Thomas de Maizière vient donc contredire les propos de la chancelière allemande Angela Merkel, qui est favorable à des quotas de répartition européens non-plafonnés, une idée rejetée par nombre de pays de l'UE. Face à situation de blocage que vit l'Union européenne suite à l'afflux massif de réfugiés vers le Vieux continent, le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière a proposé que les Européens aillent les chercher eux-mêmes dans les zones de crise. Il veut faire d'une pierre deux coups. Ses objectifs sont d'une part, juguler l'afflux actuel de réfugiés et d'autre part court-circuiter les réseaux de passeurs. "Je propose que nous nous accordions en Europe sur un contingent, un contingent généreux. Nous irions chercher dans les zones de crises les réfugiés, sans que les passeurs y gagnent de l'argent, pour ensuite les répartir en Europe", a déclaré le ministre allemand de l'Intérieur hier. Il a décrit son idée comme une "initiative personnelle en vue d'un droit d'asile européen". Même s'il n'a pas donné de précisions sur la manière dont le choix des réfugiés serait opéré et dans quelles conditions, il a estimé que "le contingent doit être conséquent, pour que l'Europe réponde à ses responsabilités humanitaires". Ceci étant, son idée rejoint celle du Premier ministre britannique, David Cameron, qui avait indiqué mi-septembre que son pays accueillera 20 000 Syriens venant directement de camps de réfugiés installés chez les voisins de la Syrie en guerre. Par ailleurs, le ministre allemand a toutefois insisté sur le fait qu'une fois le plafond européen dépassé, l'Europe ne laissera pas les migrants "se noyer en Méditerranée" mais qu'ils seront sauvés pour être réinstallés dans des "zones sûres" de leur région géographique, une idée qu'il avait déjà développée dans un entretien samedi. Thomas de Maizière vient donc contredire les propos de la chancelière allemande Angela Merkel, qui est favorable à des quotas de répartition européens non-plafonnés, une idée rejetée par nombre de pays de l'UE. Il y a lieu de rappeler que les capitales européennes se sont montrées incapables, depuis des semaines, de trouver une position commune pour répondre à l'afflux des réfugiés. Un sommet est prévu demain à Bruxelles pour tenter de trouver un compromis. À cet effet, le président du Parlement européen, Martin Schulz, a mis l'accent hier sur la nécessité "de mobiliser le maximum d'argent" lors de ce sommet, en particulier pour aider la Jordanie, le Liban et la Turquie, submergés par l'afflux de réfugiés. Il s'agit d'éviter "qu'un autre chiffre considérable de gens, par désespoir, quittent les camps (installés dans ces pays) pour venir en Europe", a-t-il affirmé. Martin Schulz n'a pas caché la difficulté de trouver un accord à Bruxelles pour l'accueil et la répartition des réfugiés en Europe, en déclarant : "Je crains un désaccord. C'est la raison pour laquelle j'ai rencontré le président français pour faire le maximum pour trouver un accord qui évite un approfondissement des désaccords et des clivages qui existent déjà". "Mais finalement, je suis optimiste parce qu'il faut qu'on réussisse et on va trouver un compromis", a-t-il nuancé. M.T.