Les tensions persistantes et grandissantes en terme d'approvisionnement pharmaceutique, aussi bien à l'international que localement implique de plus en plus souvent, lorsque cela est possible la mise en place d'alternative thérapeutique. Le médicament Sintrom en est un cas édifiant. Cet anti-coagulant utilisé entre autres chez les patients ayant des soucis cardiaques type arythmies cardiaques ou des patients porteurs de valve mécanique, connaît en termes d'approvisionnement, une tension permanente depuis plusieurs mois. Les raisons sont multiples et n'intéressent que très peu le patient et les professionnels de santé ; la principale préoccupation c'est comment continuer à prendre correctement en charge le patient le temps que la disponibilité du médicament se normalise? Le plus souvent pour pallier l'indisponibilité du Sintrom, ont été mises en place des alternatives thérapeutiques aussi bien pour les patients hospitalisés que ceux traités en ville. Parmi les thérapies alternatives, figurent les héparines sous différentes formes qui, malgré un certain inconfort d'utilisation et un coût élevé de traitement, permettent au patient de rester en hypo-coagulation, action principale recherchée lors de l'administration du Sintrom. Cependant, cette situation de fait préoccupe les professionnels de la santé d'autant qu'ils ont conscience qu'elle se reproduira certainement pour d'autres médicaments, et qu'à l'évidence, l'administration n'a pour le moment comme unique stratégie que celle de nier l'évidence des ruptures et de gérer les aspects logistiques d'un approvisionnement pharmaceutique de plus en plus complexe. L'absence d'une stratégie plus globale incluant la mise en place d'alternative thérapeutique concertée – (absence de directive ou circulaire claire, pas de protocole thérapeutique provisoire)- a induit des prises en charge des patients, impliquant des qualités très variables et cela de façon arbitraire et individuelle par les praticiens. D'où l'insistance de différentes organisations et professionnels du secteur de la santé à la mise en place de mécanismes permanents d'alerte et de gestion des pénuries des médicaments dits essentiels en s'inspirant de modèles existant déjà dans différents pays. A.B.