La révision du mode de subventions et de celui du financement des investissements publics vient en tête de la hiérarchie des solutions que préconisent les experts réunis par le Cnes afin de concevoir des solutions aux dysfonctionnements économiques provoqués par la chute des prix du pétrole. La table ronde organisée par le Conseil national économique et social (Cnes) sous le thème "du défi de la résilience à l'exigence de l'émergence de l'économie algérienne" a été clôturée avant-hier tard dans la soirée. Une esquisse des recommandations a été présentée à la fin des travaux du collège d'experts réuni autour de cette table et un document devrait être rédigé sous quinzaine par un panel mis en place à cet effet et transmis au Premier ministère. Ainsi, les experts réunis par le Cnes ont été unanimes quant à la nécessité de réviser le mode de subventions jugé budgétivore et économiquement inefficace, ainsi que celui du financement des investissements publics qui devrait, selon eux, se réorienter vers les marchés financiers. Ils ont recommandé au gouvernement de cibler les subventions et pour gagner en efficacité économique, de soutenir les démunis plutôt que les prix des produits. Ils ont également recommandé d'opter pour les marchés financiers afin de chercher des financements aux projets d'infrastructures au lieu de faire supporter l'effort au Trésor public. Le maître mot était, en effet, la maîtrise des dépenses publiques qui ont atteint des niveaux insupportables participant à creuser le déficit budgétaire de l'Etat qui vit, à leurs yeux, au-dessus de ses moyens, ne se basant que sur les revenus volatiles des exportations des hydrocarbures. C'est que la fiscalité ordinaire ne couvre plus que deux tiers du budget de fonctionnement qui a été dopé par d'énormes transferts sociaux. Dans ce contexte, les experts ont prescrit de revenir à la règle prudentielle à laquelle s'astreignaient les gouvernements algériens depuis le choc pétrolier de 1986, qui plafonnait le budget de fonctionnement aux recettes de la fiscalité ordinaire. En plus de ces deux recommandations priorisées, portant révision du mode de subventions et celui des financements des investissements publics, les experts ont insisté sur la nécessité de faire aboutir le projet d'intégration maghrébine et l'association de la diaspora dans le développement du pays. Deux perspectives qui ne pourraient être que salutaires, selon eux, en vue de faire émerger l'économie algérienne. Il convient, enfin, de rappeler que la table ronde du Cnes a vu l'organisation de trois panels. Le premier, intitulé "Le contexte international et ses retombées sur l'économie nationale", a été l'occasion pour diagnostiquer les vulnérabilités de l'économie nationale qui reste dépendante des hydrocarbures et qui chavire au gré des volatilités des prix du baril de pétrole. Le deuxième, portant sur les contraintes et les défis de l'économie nationale, a permis d'esquisser les suggestions des experts pour corriger les dysfonctionnements et diversifier l'économie du pays en tirant le meilleur de ses potentialités. L'essentiel des suggestions concerne les mécanismes de bancarisation de l'argent qui circule dans la sphère informelle de l'économie et la dilution progressive de l'économie informelle dans l'économie formelle. Le troisième et dernier panel prend en charge la mise en forme des recommandations. L. H.