Un communiqué du ministère du Tourisme destiné aux propriétaires des établissements hôteliers somme ces derniers de procéder au classement ou reclassement de leurs hôtels dans un délai de trois mois à compter de samedi dernier. Le cas échéant, la commission nationale pour les hôtels 3 étoiles et plus et les commissions de wilaya pour le reste des établissements procéderont au classement et reclassement des unités opérationnelles d'office selon les critères définis par la réglementation en vigueur. Hier, aucun hôtel de la région est du pays n'a reçu de notification du ministère ou de ses services extérieurs que sont les directions de tourisme de wilaya. En effet, la dernière fois que la décision de soumettre les établissements hôteliers à la rigueur de la réglementation hôtelière remonte à 2002. Une instruction d'application du décret exécutif 130/2000 du 11 juin 2000 a été promulguée. Seulement, les pouvoirs publics finiront, quelques jours après, par faire marche arrière et geler la décision en attendant la mise à niveau du parc hôtelier national. Hier, au niveau de l'EGT Est, la chaîne hôtelière la plus importante de l'Est du pays et qui dispose par ricochet du plus important nombre d'hôtels classés, les cadres avec lesquels nous avons pris attache n'étaient pas au courant de la décision du ministère. Toutefois, pour la chargée de la communication au sein de la boîte dont le siège est à Constantine, “l'entreprise a procédé depuis trois années à de gros investissements dans la qualité afin de se préparer à cette échéance…” La nouvelle réglementation prévoit dans la rubrique conditions générales un minimum de 10 chambres à toute infrastructure qui prétend au statut d'hôtel. Dans la rubrique ascenseurs, ces derniers sont obligatoires à partir du 3e étage même pour les hôtels non classés. Or à part les établissements construits durant l'ère coloniale, seuls quelques établissements en disposent et encore la plupart des ascenseurs sont à l'arrêt. Les hôtels non classés ne disposant pas d'ascenseur ou dont ces derniers sont à l'arrêt depuis plus d'une année représentent plus de la moitié du parc hôtelier. Autrement dit, ces hôtels seront appelés à baisser rideau d'ici la deuxième semaine du mois d'avril prochain. Ce qui risque d'être une aberration vu que ce sont ces “non classés” qui assurent l'essentiel du taux de fréquentation dans un pays à fort déficit en lits. Dans la rubrique garage et parking, la réglementation exige pour les 3 étoiles et plus un parking dont la capacité est en rapport avec celle d'accueil de l'hôtel. Autrement dit, au moins autant d'emplacement que de chambres pour ne pas dire de lits. À Annaba, un établissement comme l'Orient ou même l'Albert 1er à Alger risquent de passer à 2 étoiles car ne pouvant satisfaire cette condition. Dans la rubrique sport et divertissements, seuls les établissements dotés d'au moins une piscine et une discothèque peuvent prétendre aux quatre étoiles. Du coup, et à titre d'exemple, des hôtels tels Safir, ex-Aletti à Alger ou le Panoramic à Constantine risquent de passer à 3 étoiles sauf si leurs dirigeants ont la baguette magique leur permettant de construire une piscine et la mettre en activité en moins de trois mois. Enfin, la réglementation hôtelière en général conditionne l'octroi d'une autorisation d'exploitation d'un hôtel classé avec la présence à la tête de l'établissement d'un directeur agréé. Il s'agit d'une licence délivrée par une commission nationale sur la base de critères rigoureux. Or, même les établissements publics ne remplissent pas cette condition étant donné que le secteur du tourisme est celui qui a le plus souffert de l'hémorragie des cadres qui ont soit préféré d'autres secteurs plus attrayants tels les énergies et le transport aérien, soit se sont s'installés à leur propre compte en ouvrant des agences de voyages. M. K.