Il s'agit des établissements qui, bien souvent, ne disposent pas d'autorisation d'exploitation, n'ayant qu'un simple registre du commerce. Un délai est accordé aux propriétaires pour se conformer à la réglementation. Depuis la promulgation de la loi 99-01 qui gère les établissements hôteliers, l'opération de classement des hôtels traîne en longueur. Lancée concrètement à Oran en novembre 2005 — le décret exécutif n'ayant été promulgué qu'en juin 2005 —, cette opération de classement n'a permis jusqu'ici que le contrôle d'une centaine d'hôtels et l'étude au niveau d'Alger que de 4 ou 5 dossiers. Il faut savoir que pour les hôtels sans étoile à 1 étoile, c'est la commission locale de contrôle qui est souveraine. Pour les autres, c'est-à-dire de 2 à 5 étoiles, c'est la commission nationale qui gère les dossiers. Mais cette opération a surtout permis d'entamer un assainissement au niveau des établissements hôteliers “sans étoile qui s'apparentent, en fait, beaucoup plus à des dortoirs”, comme nous l'a précisé notre interlocuteur au niveau de la direction du tourisme d'Oran. En effet, de nombreux petits hôtels existent dans différents quartiers de la ville comme à Sidi El Houari, M'dina J'dida… et qui sont des établissements anciens, vétustes avec, souvent, des chambres minuscules, des toilettes communes… Les locataires sont, malheureusement, souvent des immigrants clandestins ou de jeunes Algériens célibataires n'ayant pas où loger, des individus presque en marge de la société à la recherche justement d'une place dans cette société. Les inspections de la direction du tourisme ont, d'ailleurs, délivré pas moins de 25 mises en demeure aux propriétaires de ces établissements si particuliers afin qu'ils se conforment à la loi. Car, ce sont des hôtels qui, bien souvent, ne disposent pas d'autorisation d'exploitation hôtelière, n'ayant qu'un simple registre du commerce. L'état de vétusté de ces bâtisses impose plus que jamais la délivrance de certificat de conformité par la direction de la Protection civile et par les services d'hygiène. Là aussi, les propriétaires ne disposent pas de ces documents, d'où les 25 mises en demeure. Au cas où ces dernières ne sont pas suivies d'effet et au cas où ces hôtels n'entament pas les travaux de mise à niveau et leur régularisation administrative, la menace de mesure de rétorsion pèse lourdement. Un délai est accordé aux propriétaires avant toute nouvelle action de la part des services concernés. Par ailleurs et concernant l'opération de classement des établissements hôteliers, une convention entre la banque CPA et le ministère du Tourisme a été signée pour aider les propriétaires des hôtels à entamer leur mise à niveau avec la réalisation d'un devis de travaux ou pour remplacer leurs équipements. Malgré cette convention, qui est là pour aider les établissements hôteliers dans leur démarche d'obtention d'étoiles, il semble qu'il n'y ait que très peu de répondant de la part des propriétaires, ce qui fait dire à notre interlocuteur : “Nous faisons beaucoup plus face à un problème de mentalité ! Les hôteliers ne semble pas vouloir comprendre l'importance du classement des étoiles… Ils ont une mentalité de commerçants avant tout.” La wilaya d'Oran compte, en fait, 116 à 118 hôtels recensés. La réouverture, après le Sheraton, de l'Hôtel royal va encore creuser l'écart entre les hôtels de bas standing et ceux de haut de gamme. Certes, la clientèle ciblée n'est pas la même, mais la loi reste la même pour tous. F. BOUMEDIÈNE