C'est la veille du 10e anniversaire de la promulgation du texte portant Charte pour la paix et réconciliation nationale que les familles des disparus, regroupées dans SOS Disparus, ont choisi pour présenter un rapport, à travers lequel elles ont réitéré leur "exigence de vérité" sur les disparitions durant les années noires du terrorisme islamiste. Ainsi, ces familles accusent "l'armée et le DRS" d'être derrière "ces disparition forcées". Pour elles, cette pratique "entre dans le cadre d'une politique menée parallèlement à la lutte antiterroriste". "Des techniques de guerre illégales et secrètes, telles que la torture, les exécutions extrajudiciaires ou les disparitions forcées, ont été utilisées", écrit l'association dans son rapport. SOS Disparus a encore une fois tenté de lever les amalgames concernant les personnes portées disparues. Pour cette organisation, "il faut faire la différence entre un disparu et un terroriste", estimant qu'il y a encore des vivants parmi ces personnes portées disparues depuis plusieurs années. "D'autres sont mortes sous la torture", accuse encore Nacira Dutour, porte-parole de ladite association. "Nous avons fait état de plus de 8 000 disparus. Nous avons constitué autant de dossiers sur la base de déclarations de familles et de témoins", a-t-elle encore dit, regrettant que les autorités "n'ont jamais donné de chiffre concernant les disparus, ni des informations sur le sort réservé à ces personnes, qui n'étaient que des civils non armés". Elle a rappelé que l'Etat algérien a indemnisé quelque 7 000 familles de disparus. Des membres de familles de disparus ont aussi accusé "des agents de l'Etat" de viol dans des commissariats. "Nous nous sommes tus depuis des années, mais maintenant, nous avons décidé de parler de cet autre cauchemar", a accusé une vieille dame présente à la conférence. M. M.