Position n Le Collectif des familles de disparus (es) et SOS disparus (es) appellent le gouvernement à mettre en place une commission d'enquête impartiale pour faire éclater la vérité. Le Cfda et SOS disparus ont tenu à rappeler aux autorités leur obligation d'enquêter sur chaque cas de disparition forcée et fournir le résultat des enquêtes aux familles de disparus. Les représentants des familles des disparus, qui ont animé une conférence de presse hier à Alger, en présence des familles des personnes concernées, ont indiqué que les textes de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale ont ôté à ces familles tout espoir de vivre sereinement, en leur interdisant de s'adresser à la justice pour connaître la vérité sur le sort de leurs proches, «les obligeant, au contraire, à les déclarer morts». Tout en s'appuyant sur le rapport du Comité international contre la torture, Mme Nassera Dutour, présidente du Cfda, a indiqué que l'exonération des poursuites ne s'applique en aucun cas aux crimes tels que la torture, y compris le viol et la disparition forcée qui sont des «crimes imprescriptibles». Aussi, tout en rappelant les engagements pris par l'Etat à travers la ratification des conventions internationales des droits de l'homme, la conférencière a précisé qu'aucune circonstance exceptionnelle quelle qu'elle soit, qu'il s'agisse de l'état de guerre ou de menace de guerre, d'instabilité politique intérieure ou de tout autre état d'exception, ne peut être invoquée pour justifier la torture. Or, d'après l'oratrice, de nombreuses personnes ont été torturées dans les lieux de détention.Pour Mme Fatima Yous, présidente de SOS disparus, l'Etat devrait garantir le droit à ces familles d'obtenir réparation et d'être indemnisées équitablement et de manière adéquate. Mieux, les conférenciers exigent des enquêtes impartiales à même de faire éclater la vérité dans tous les cas où existent des motifs raisonnables de croire qu'un acte de torture a été commis, y compris en cas de décès de la personne détenue. A noter par ailleurs que les représentants des familles des disparus ont mis en relief l'ensemble des points traités dans le rapport du comité contre la torture. Il s'agit, entre autres, de celui relatif à l'accès à un recours effectif dans lequel est mentionné que l'Etat devrait amender l'article 46 de l'ordonnance n° 06-01 portant mise en œuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale afin de garantir à toute personne qui prétend avoir été soumise à la torture l'accès à un recours effectif. Pour les centres secrets de détention, ils appellent les autorités à s'assurer que tous ces lieux, y compris ceux régis par le Département du renseignement et de la sécurité (DRS), soient placés sans délai sous le contrôle de l'administration pénitentiaire civile et du parquet. 8 200 disparus l Selon les représentants des familles de disparus, le nombre des disparus serait de 8 200 dont la majorité est issue des grandes villes à savoir Alger, Oran et Constantine.Les familles des disparus comptent investir les rues pour faire entendre leur voix, elles envisagent d'organiser des manifestations et des marches à Alger incessamment.«Nous n'arrêterons pas tant que la vérité sur le sort de nos enfants n'est pas connue», clament-elles.