L'Association des parents des victimes et des blessés du 5 Octobre 1988 (AVO 88) de Béjaïa commémorera lundi prochain le 27e anniversaire du soulèvement populaire. Une commémoration qui sera ponctuée par un recueillement sur les tombes des victimes de la répression et aussi par un rassemblement populaire devant l'esplanade de la maison de la culture et le dépôt d'une gerbe de fleurs. Un appel a été adressé en ce sens aux membres de la société civile et aux citoyens de la région pour venir nombreux à ce rassemblement populaire. Dans une déclaration, les membres de l'AVO, à leur tête Abdelaziz Yahoui, représentant de l'AVO Béjaïa, ont expliqué que leur organisation ne désespère pas, 27 ans après les tragiques événements d'octobre 1988, de voir abroger "la loi d'amnistie, votée en 1991 par l'Assemblée populaire nationale du parti unique FLN", de mettre en place "une commission d'enquête indépendante pour situer les responsabilités" et plus encore de déclassifier "tous les documents classés secret défense en relation (avec le) soulèvement populaire de 1988 afin que les chercheurs et universitaires puissent faire toute la lumière sur ces douloureux et tragiques événements". Les membres de l'AVO 88 Béjaïa, qui exigent un statut digne des victimes, ne désespèrent pas aussi de voir décréter le 5 octobre comme journée nationale de la démocratie ainsi qu'une réparation morale et matérielle des victimes, qui sont toujours assimilées à des accidentés du travail. Ils appellent aussi la population béjaouie à construire ensemble la mémoire collective, à bannir l'amnésie collective car il s'agit, insistera-t-on, d'un devoir de mémoire. Par ailleurs, le Comité de réhabilitation du 5 Octobre 1988, qui réunit un certain nombre d'organisations de la société civile dont la Ligue algérienne des droits de l'Homme (Laddh) et le Comité de solidarité avec les travailleurs de la wilaya de Béjaïa, a rendu publique une déclaration dans laquelle il a appelé à rejoindre massivement le lieu du rassemblement. Conscient de la portée de cet événement, le Comité explique qu'une participation massive à ce rassemblement populaire fera avancer le combat pour une Algérie démocratique et sociale et des libertés d'opinion et d'expression, le droit à s'organiser, à manifester et à faire grève. Mais aussi à arracher un statut digne pour les victimes d'octobre 1988 et la libération des détenus d'opinion. Les animateurs du comité expliquent en outre qu'il est important que "toutes les forces vives de la nation commémorent cet événement, porteur d'espoir pour une Algérie républicaine et démocratique et surtout dans une conjoncture particulière, qui risque de mener le pays vers un avenir incertain". M. O.