Le premier secrétaire national du FFS, Mohammed Nebbou, qui a animé, hier, un meeting à Tizi Ouzou, à l'occasion de la commémoration du 52e anniversaire de la création du parti, a dénoncé la loi sur la Charte pour la réconciliation nationale. "Une réconciliation nationale véritable ne se décrète pas et elle ne s'impose pas", a-t-il déclaré soutenant que le FFS reste la première force politique à avoir revendiqué une réconciliation nationale entre les Algériens et entre les Algériens et leurs institutions, mais, a-t-il souligné, "une réconciliation nationale véritable ne peut se faire sans vérité et justice et sans l'édification d'un régime politique ouvert, d'une réelle démocratie politique, d'une justice indépendante et la mise en place d'institutions légitimes fortes et crédibles". Tout en se disant convaincu que le pays vit l'une des étapes les plus cruciales de son histoire, Mohamed Nebbou s'est dit outré de voir refaire surface certains archaïsmes qui nous ont conduits à une décennie qui a mis le pays à feu et à sang. Une occasion pour lui de répliquer à Farouk Ksentini qui a déclaré que "les signataires du contrat de Rome allaient livrer le pays aux terroristes". Pour lui, une telle allégation est sans doute "l'expression haineuse d'un serviteur zélé d'un régime politique qui se trouve dans l'impasse et qui refuse toute alternative crédible". Autrement, a-t-il argué, tout comme les accords du 16 juin 1965, l'appel de Londres de 1985, le mémorandum adressé aux décideurs en 2001 et le projet de reconstruction d'un consensus national, "le contrat de Rome en janvier 1995 était une chance pour la paix". Par ailleurs, le premier secrétaire du parti, Mohamed Nebbou, qui a pris la parole avec Ali Laskri, devant une foule importante sur la placette de l'ancienne mairie du centre ville de Tizi Ouzou a d'emblée expliqué que "l'Algérie est à la croisée des chemins. Et aujourd'hui, face à la crise qui s'abat sur le pays, tant sur le plan économique que sur les plans politique, sécuritaire, social et culturel, et face à un environnement régional et international périlleux, seul un consensus sur les options stratégiques qui engagent l'avenir de la nation est capable de mettre l'Algérie à l'abri du danger". "Nous l'avons déjà dit, nous sommes convaincus et nous le réaffirmons avec force et détermination : le consensus national est la solution", a-t-il encore insisté tout en soulignant que l'absence d'une volonté politique du pouvoir, les intérêts des clans, les visions et les calculs étriqués de certains se dressent encore devant la démarche du FFS, mais que face au refus et aux manœuvres des uns et à la résistance des autres, la détermination et la persévérance finiront par payer. À ce titre, a-t-il annoncé, le plus vieux parti d'opposition travaillera dans les prochains jours à l'élaboration d'un cadre de concertation pour renforcer le dialogue avec les acteurs politiques et sociaux sur ce projet de consensus. Un consensus, a ajouté Ali Laskri, "inévitable" pour prémunir le pays des dangers qui le guettent et pour, a-t-il dit, "construire une alternative démocratique à ce système où il n'y a pas de gouvernance et à un régime despotique, corrompu et corrupteur, qui ne refuse pas seulement de dire la vérité aux Algériens mais qui veut lui faire peur avec l'islamisme et la chute des prix du pétrole dans le seul but de continuer à régner sur le pays". S. L.