Le Mouloudia d'Oran a fini par avoir le dernier mot, hier, face au voisin et rival de l'ASMO dans un derby de la ville haut en couleurs mais qui n'a surtout valu que par sa seconde mi-temps très animée et tellement riche en rebondissements. Plein aux trois quarts par une écrasante majorité mouloudéenne, le stade Ahmed-Zabana a, d'ailleurs, revêtu, hier après-midi, l'un de ses plus beaux costumes de gala dont l'essentiel du spectacle était dans les tribunes. De ce derby oranais, seul le public aura, ainsi, été à la hauteur, notamment en première période, prenant d'assaut l'habituelle citadelle d'El-Hamri dès la fin de la prière du vendredi, soit trois longues heures avant le coup d'envoi de ces retrouvailles entre rivaux de la même Cité. Contrairement aux attentes, c'est l'ASMO qui met le pied sur la balle, essayant de construire de derrière à la faveur de son habituel jeu court à deux touches. Son numéro 10 Tabti a, d'ailleurs, été le premier à cadrer ses tentatives, les premières de la rencontre, aux 12e et 15e minutes, sans pour autant réellement inquiéter un Natèche sur ses gardes. Inexistants dans le jeu, les Mouloudéens ne menaceront leurs voisins qu'à la 45' lorsque le centre-tir de Helaïmia sera détourné sur sa transversale par le keeper Khelladi. Ne pouvant que constater la médiocrité du jeu de son équipe, l'entraîneur Jean-Michel Cavalli finira par entrer sur le terrain pour... apostropher le referee Belkouassa à qui il reproche d'avoir sifflé la mi-temps alors que Chelaoua venait d'obtenir un corner, finalement non tiré. Les "appréhensions" mouloudéennes à propos du directeur de jeu laissent, toutefois, place à la jubilation lorsque le même Belkouassa n'hésite pas à désigner le point de penalty pour sanctionner une main d'Ali Guechi dans la surface (47'). Le contre-pied parfait de Zaâbiya offre, dans la foulée, un avantage inespéré au MCO et une entame de deuxième mi-temps parfaite. De cette perfection, l'avant-centre asémiste Djemaouni s'inspire visiblement grandement pour réussir un magnifique ciseau retourné et permettre à son team de revenir dans ce match qui s'emballe enfin (56'). Bien malgré lui, c'est le maladroit Khelladi, l'infortuné gardien de M'dina J'dida, qui fera encore monter le mercure en se trouant complètement sur un coup franc de presque trente mètres d'El-Ogbi qui redonnera l'avantage au MCO (67'). Spectateur sur cette action, le keeper mouloudéen Natèche le sera tout autant sur la puissante frappe flottante de Bentiba qui égalisera presque simultanément d'une fort belle manière (68'), avant de dédier son but à son gardien coéquipier Khelladi, à terre, puis de se faire expulser pour cumul de cartons après les deux avertissements reçus (22' et 71'). Comble de malheurs pour El-Djamîya, son arrière Ali Guechi sera, lui aussi, expulsé à la 84e minute de jeu après avoir concédé un penalty sévère sur une (autre) main pour ce qui sera "son" second tir au but provoqué. Benyahia profite de l'offrande pour donner au MCO un avantage définitif et le mettre sur la voie de son premier succès de la saison. Benamar : "Ce sont des lâches !" "Si Cavalli s'érige en patron au MCO, nous, à l'ASMO, nous ne sommes pas des lâches comme eux ! Il a traité l'arbitre de fou devant le délégué à la mi-temps sans que rien ne se passe. Deux penalties : OK, mais l'expulsion de Bentiba est trop injuste. Il nous sort deux joueurs et il laisse Cavalli qui l'a insulté. Nous allons voir s'il va le signaler sur la feuille de match alors qu'il devait tout bonnement l'expulser." C'est, en substance, ce qu'a déclaré le manager général de l'ASMO dans les vestiaires. Cavalli : "Ce n'est pas de mon niveau" "Vous savez, j'ai une réputation internationale, je ne vais pas me rabaisser à ce niveau. Ce que je veux dire, cest que le meilleur a gagné aujourd'hui. Que les proches du club, Toufik Bellahcen, Krimo Hassani et Hafid Belabbes me laissent travailler tranquillement. J'ai demandé au président Baba de les renvoyer du club. Résultat, quand je travaille sans qu'ils me créent des problèmes, le MCO gagne 4 points en 2 matches", réplique Jean-Michel Cavalli.