C'est en termes crus que la porte-parole du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a qualifié les attaques du ministre de l'Industrie, Abdesselam Bouchouareb contre l'homme d'affaires, Issad Rebrab. Lors d'une intervention devant le comité central de son parti, Louisa Hanoune a relevé le cocasse de la situation ou "un ministre de la République s'attaque à un homme d'affaires, tout en couvrant de louanges un autre". "C'est une situation étrange, qu'on n'a jamais vue de par le monde", s'est-elle exclamée, en faisant remarquer que cela s'est déroulée devant un ministre tunisien qui est "resté bouche bée". "Cela prouve qu'il n'y a plus d'obligation de réserve, puisque des ministres affichent leur préférence, alors que la République interdit ce genre de comportement. Qu'il s'agisse d'impôts ou de la répartition des projets, il ne peut y avoir de politique de deux poids, deux mesures", a indiqué Louisa Hanoune, qui relèvera, en outre, que "le fait qu'un ministre ait prononcé le mot ‘mon pays' prête à de nombreux questionnements". Tout en affirmant qu'elle ne défendait pas Rebrab, qu'elle rappelle avoir critiqué pour la question du droit syndical, la secrétaire générale du PT, a battu en brèche les arguments de Bouchouareb. D'abord, concernant la question de l'accusation d'introduction de matériel rénové. Elle a affirmé, que "c'est le gouvernement lui-même qui, à travers ses lois, a permis à des centaines d'importateurs de ramener du matériel rénové". Ont-ils été inquiétés pour autant ?", s'est-elle interrogée. "Si les produits des usines de Rebrab sont destinés à l'exportation, cela s'appelle de la délocalisation", a expliqué Mme Hanoune, pour laquelle une telle situation "dérangerait directement des parties en France ou qui défendent ses intérêts, en raison de la baisse des prix de ces produits sortis de l'usine algérienne". Idem, pour la question de la surfacturation, d'un montant de 15 milliards de dollars durant la dernière décennie. Des sommes colossales ont été allouées à un seul opérateur (sans le nommer) dont la spécialité est claire, mais, "qui importe de tout", y compris des produits périmés. "Si le ministre a des preuves qu'il les présente devant la justice", a-t-elle dit, en appelant à dresser la liste détaillée de tous les opérateurs coupables de surfacturation. "Chiche, ayez le courage, dressez une liste de tous ceux qui pratiquent de la surfacturation et qui en bénéficient, y compris les ministres", a lancé Mme Hanoune. "Arrêtez ces pratiques", s'est écriée la SG du PT en considérant que "ces attaques d'un ministre contre l'homme d'affaires renvoient une image négative du pays à l'étranger". A. R.