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Dangereuse montée de tension entre l'Iran et les pays du Golfe
Crise diplomatique sur fond de bouleversements géopolitiques au Proche-Orient
Publié dans Liberté le 04 - 10 - 2015

L'Iran a expulsé, hier, le numéro deux de l'ambassade du Bahreïn, au lendemain du dépôt de plainte des autorités de Manama à l'ONU pour "ingérences dans ses affaires internes". Pays à majorité chiite, mais gouverné par la famille des Al-Khalifa de confession sunnite, le Bahreïn n'a pas cessé d'accuser l'Iran de tentatives de déstabilisation politique et sécuritaire. Mais Téhéran a toujours démenti de telles accusations en affirmant, encore une fois, que "depuis plusieurs années, les responsables bahreïnis sont confrontés à des problèmes internes et au lieu d'essayer d'y apporter des solutions, ils accusent les autres", a indiqué, hier, le vice-ministre des Affaires étrangères iranien Hossein Amir-Abdollahian aux médias de son pays. "Téhéran ne s'ingère et ne s'ingèrera pas dans les affaires du Bahreïn", a-t-il ajouté. Cette nouvelle crise diplomatique intervient parallèlement à des informations qui ont fait état de la rupture des relations entre l'Iran et le Yémen, où la guerre entre les autorités de transition, soutenues par la coalition arabe, sont en guerre depuis mars contre les rebelles houthis (chiites). Bien que le Yémen ait démenti ces informations, cela n'a pas empêché Sanaâ de fermer son ambassade à Téhéran, ouvertement accusé de soutien aux Houthis, notamment par l'Arabie saoudite qui dirige la coalition arabe. Aussi, l'Iran a rappelé son représentant diplomatique au Yémen pour "consultation".
La tension née de la tragédie de La Mecque, lors du pèlerinage annuel, entre Téhéran et Riyad, après la mort de plus de 200 hadjis iraniens et la disparition d'environ 300 autres, n'a toujours pas baissé. Pis, le président iranien Hassan Rohani a menacé, hier, d'user d'autres moyens que la diplomatie pour rendre justice aux hadjis iraniens morts en Arabie saoudite, lors de la cérémonie organisée à Téhéran à la mémoire des victimes de la bousculade de Mina. Ces rapports conflictuels entre l'Iran et ses voisins du Golfe ne sont pas étrangers à la crise syrienne, dans laquelle Téhéran finira par s'imposer comme un acteur incontournable, tout comme c'est le cas aujourd'hui avec la Russie.
Nous sommes, en effet, loin du traditionnel conflit confessionnel entre les sunnites et les chiites, respectivement représentés par l'Arabie saoudite et l'Iran. Riyad n'a jamais accepté le retour de Téhéran sur la scène internationale, après la conclusion par l'Iran de l'accord sur le nucléaire avec les puissances occidentales. Au-delà de la guerre de leadership au Proche-Orient, une guerre économique (pétrolière surtout) est en train de se jouer dans la région.
L. M.


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