Les experts américains ont mis fin, avant la fin de l'année 2004, à leur opération de recherches d'armes de destruction massive irakiennes, rapporte le Washington Post dans son édition d'hier. N'ayant rien découvert de plus que l'équipe de scientifiques dirigée par le Suédois Hans Blix avant le déclenchement de la guerre contre l'Irak, les inspecteurs US se rendent à l'évidence et admettent l'absence des ADM. Il a fallu plus de dix-huit mois de recherches poussées pour aboutir à la conclusion qu'il n'existe aucune trace de ces armes. “Le rapport du 30 septembre correspond largement à la réalité”, a déclaré un haut responsable des services de renseignement sous couvert de l'anonymat, qui a également précisé : “Nous avons parlé à tant de gens, que quelque chose serait sortie de quelque part. Nous n'avons rien obtenu qui contredise le tableau qu'on a présenté.” Le rapport final, que le président de cette commission, Charles Duelfer, devrait présenter au Congrès avant la fin juin, selon des responsables, conclut que Saddam Hussein avait l'intention, mais pas la capacité, de fabriquer des armes de destruction massive, contrairement à ce qu'avait affirmé le gouvernement américain pour justifier l'entrée en guerre des Etats-Unis contre l'Irak sans l'aval des Nations unies en mars 2003. Ainsi, le principal argument avancé par George Bush, pour attaquer l'Irak, tombe à l'eau. Il a mis à profit les fausses informations fournies par ses différents services du renseignement américain pour détruire un pays, désormais à feu et à sang, contre l'avis de la majeure partie de la communauté internationale. La loi du plus fort a encore prévalu dans ce monde unipolaire, où Washington agit à sa guise sans tenir compte de la légalité internationale. Pis, Bush persiste et signe en renforçant la présence militaire américaine en Irak. Tout est clair maintenant. Il fallait coûte que coûte renverser Saddam Hussein, pour faire main basse sur ce pays très important sur le plan géostratégique et surtout riche en pétrole. Les masques sont tombés. Reste à savoir si l'Irak se relèvera un jour de cette catastrophe, qui l'aura réduit en cendres. K. A.