Après avoir réduit l'Irak à l'état de ruines en quatre semaines, le Pentagone, dans le but de justifier sa guerre aux yeux du monde, décide de lancer mille hommes à la recherche des prétendues armes chimiques qu'aurait détenues Saddam Hussein. L'objectif essentiel de la guerre en Irak étant atteint avec le renversement par la force du régime de Saddam Hussein, l'Administration Bush va s'atteler désormais à tenter de démontrer que ce pays possède réellement des armes chimiques, raison officielle avancée pour lancer l'attaque militaire contre Bagdad. Le pentagone a annoncé la mise sur pied d'une mission de mille hommes, composée de militaires, scientifiques et autres spécialistes pour rechercher les armes chimiques en Irak. Washington met les gros moyens pour trouver ce que les trois cent mille soldats des forces coalisées n'ont pas découvert en rasant l'Irak du sud au nord et d'est en ouest. Cette mission aura la lourde tâche de dénicher ce que les satellites espions et les services secrets américano-britanniques ont été incapables de localiser. Il faut rappeler également que les experts en désarmement des Nations unies ne sont arrivés à aucun résultat concret sur ce plan-là après environ quatre mois de recherches, d'où l'opposition du chef des inspecteurs, le Suédois Hans Blix, et du directeur général de l'agence internationale de l'énergie atomique, l'Egyptien Mohammed El-Baradeï, à l'usage de la force contre l'Irak pour détruire les armes chimiques que ce pays posséderait. Blix et El-Baradeï avaient recommandé la poursuite des inspections pour le prouver. George Bush et son inconditionnel allié britannique, Tony Blair, n'ont rien voulu entendre, car le seul et unique moyen pour venir à bout de Saddam Hussein était de recourir à la force. Il en fut selon leur volonté, mais maintenant il faut légitimer leur action aux yeux de l'opinion internationale, en majorité opposée à la guerre contre l'Irak. Le Pentagone, qui se vante par la voix du secrétaire d'Etat à la Défense, Donald Rumsfeld, d'avoir réussi “la guerre la plus humanitaire de l'histoire”, se sent néanmoins obligé de démontrer que le motif du recours à la force existe réellement. Au cours des opérations militaires, le commandement central des forces coalisées annonçait régulièrement la découverte d'armes chimiques par ses soldats dans différentes régions de l'Irak, pour démentir l'information en question quelques heures plus tard ou le lendemain. Aujourd'hui, les Etats-Unis ressentent une certaine gêne devant leur incapacité à trouver les armes de destruction massive. “Cela va être très gênant quand on verra qu'il n'y a rien à déclarer”, a affirmé un ancien haut responsable de la CIA, Eugène Betit. Un de ses anciens partenaires, Ray McGovern, ajoute : “Certains des collègues sont pratiquement sûrs qu'on trouvera des armes de destruction massive, même s'il faut peut-être qu'on les mette là.” Reste à savoir si l'administration Bush ira jusque-là pour taire les critiques. D'ailleurs, l'éventualité d'accusations de manipulation en cas de découverte d'armes de destruction massive, maintenant, n'est pas à écarter, a reconnu Donald Rumsfeld. En dépit de cela, les Américains s'opposent toujours à un retour des inspecteurs de l'ONU, comme proposé par le chef des opérations de contrôle, le Suédois Hans Blix, pour donner plus de crédibilité à une éventuelle découverte d'armes chimiques. K. A.