Pour l'ancien président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Abdelaziz Ziari, l'inexpérience d'Abdelmalek Sellal et de son gouvernement laisse entrevoir que des personnes, outre le président de la République, ont de l'influence. La querelle entre Rebrab et Bouchouareb en est, à ses yeux, l'illustration. Dans un entretien accordé hier au quotidien arabophone El-Khabar, Ziari, a, en effet, pris la défense du patron de Cevital, Issad Rebrab, en écorchant, au passage, et sans le nommer, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, dont il a estimé le propos "déplacé" et l'attitude "indigne d'un ministre de la République". "Tout le monde a dû remarquer comment un ministre s'est comporté avec l'homme d'affaires Issad Rebrab. Il n'aurait pas dû l'attaquer comme cela", a-t-il regretté. Et de déclarer : "Un ministre de la République doit parler de manière générale en se contentant des politiques de son secteur. De là à cibler une personne bien déterminée, c'est déplacé. Surtout lorsqu'il s'agit de Rebrab. J'aurais aimé qu'il y ait 1 000 ou 10 000 Rebrab en Algérie." Selon les termes de Ziari, Cevital est une success-story. "Rebrab a réussi à la sueur de son front et son attitude est exemplaire. Je me souviens quand un ancien chef de gouvernement dans les années 1990 — que je ne veux pas citer — a demandé à l'administration fiscale de vérifier si Rebrab payait ses impôts. Il y a des responsables qui n'admettent pas que les gens construisent des fortunes. C'est un complexe maladif chez eux", a-t-il dit. Il est néanmoins facile de déduire que l'ancien P/APN parle de l'ancien chef de gouvernement Belaïd Abdeslam. Ziari a même rappelé que certains ont voulu faire endosser la responsabilité des émeutes de 2011 à Rebrab. Et de révéler : "La commission parlementaire d'enquête que j'ai mise en place quand j'étais P/APN a conclu que Rebrab n'avait rien à voir avec ces évènements." Abdelaziz Ziari a, en tout cas, écarté le fait que les attaques contre Rebrab soient télécommandées par une plus haute autorité, qualifiant ces assertions de "surenchères". "Je pense que c'est un mouvement de personnes à qui on n'a rien demandé. Peut-être que cela est lié à des animosités personnelles de Rebrab avec certains responsables. J'ai, de toute façon, des choses à dire sur ce sujet, mais pas aujourd'hui", a-t-il conclu, sans nommer, encore une fois, Abdesselam Bouchouareb. L. H.