Résumé : Samir apprend de sa sœur que Mordjana était enceinte. Si la nouvelle devait le réjouir, elle le laisse pantois et attise ses peines. Sa femme refusait de lui parler et de répondre à ses appels. C'était légitime de sa part. Cependant, elle devait comprendre aussi qu'il tenait à elle et qu'elle doit penser à leur avenir et à celui de leurs enfants. En fin de parcours, il l'implore de rentrer et d'oublier ce qui s'était passé. Les jumeaux avaient besoin d'elle, et l'enfant qui va bientôt naître sera le fruit d'une longue attente et d'un amour profond et partagé. Cette amour qui a scellé définitivement leur union, alors que leurs pères respectifs ricanaient devant une partie de poker. Il ne reçut aucune réponse à son message. Il prend alors l'ultime décision qui restait : se rendre au Sud pour ramener Mordjana. Il court prendre un billet d'avion et appelle Malika pour la mettre au courant de son voyage prévu pour le lendemain. -N'aimerais-tu pas attendre encore un jour ou deux ? -Pourquoi attendre ? J'ai attendu trop longtemps justement. J'aurais dû partir bien plus tôt. -Et si Mordjana ne voit pas les choses de la même manière ? -Tu me déçois Malika. N'est-ce pas toi-même qui m'avais assuré qu'elle allait revenir parce qu'elle m'aimait et attendait un enfant de moi ? -Certes, je ne le nie pas, mais je crois que ta femme se fait languir. Elle veut te faire payer tes écarts de conduite. C'est un peu sa vengeance à elle. -Alors je vais partir la ramener. Je me mettrai à genoux devant elle s'il le faut pour la supplier de rentrer avec moi. On était au crépuscule. Samir, un peu désemparé, fait un grand tour par la ville et achète quelques cadeaux. Il prend un joli sac à dos surmonté d'une peluche pour Amir, des parfums et une belle parure en or blanc pour Mordjana. Ses paquets en main, il rentre enfin à la maison. À peine avait-il ouvert la porte qu'il entendit les cris de joie d'un enfant : -Papa, papa ! Amir courut à sa rencontre. Surpris, Samir demeure interdit un moment, avant de comprendre. Il prend l'enfant dans ses bras et se met à le lancer en l'air : -Amir, Amir tu es enfin là. Heureux, l'enfant riait et jubilait. Samir le redépose enfin et demande : -Où est ta maman ? Amir l'entraîne vers la cuisine. Mordjana préparait le dîner, en discutant avec Hasna. -Ah ! Te voilà, lance cette dernière. Je me demandais si tu n'avais pas oublié que tu avais une famille. Sans répondre, Samir se dirige vers sa femme : -Tu es revenue Mordjana ?, demande-t-il d'une petite voix. -Comment ça, si elle est revenue ? Tu vois bien qu'elle est là -Tu me pardonnes ma chérie ? -Si elle te pardonne ? Mais c'est déjà fait puisqu'elle est revenue. Et puis, tu sais... Tu sais Samir... Mordjana est enceinte. Elle attend un enfant. Vous allez être parents. -Je sais. J'en suis heureux. Comment te sens-tu Mordjana ? -Aussi bien que possible mon fils. Tu vois bien qu'elle arbore une mine radieuse. Excédé par les réponses de sa mère qui ne laissait aucune chance à Mordjana de placer un mot, il s'écrie : -Maman ! Mordjana n'est pas sourde ou muette. Laisse-la donc parler. La jeune femme lève la main : - Ne hausse pas la voix devant ta mère Samir. Elle est tellement heureuse pour nous qu'elle ne tient plus en place. La vieille Hasna se lève : -Je vois que tu as perdu tes bonnes manières mon fils. Je pensais que tu allais plutôt partager ma joie. Un peu confus, Samir s'approche de sa mère et l'embrasse sur le front : -Pardon ! Pardon maman chérie. Je suis désolé. Tu comprends... Je suis tellement heureux de revoir Mordjana parmi nous. (À suivre) Y. H.