“Non à l'Assemblée populaire communale !” “Où est la dignité des citoyens ?” “Non à la hogra !” pouvait-on lire hier sur les banderoles exposées à l'entrée principale du siège de l'APC de Messaâd, à 80 km au sud de Djelfa. Il était 15h 30, et des dizaines de citoyens sont là depuis le matin, refusant de rencontrer le maire, M. Guen Kamel-Eddine, et ses adjoints, voire tous les membres de l'Assemblée. “Ils veulent nous pousser à monter au maquis !” s'écrie B. C., 51 ans, l'un des contestataires qui en veulent aux 15 élus de leur commune. Ils se bousculaient dans l'escalier, pendant que le maire et les autres élus attendaient d'engager avec eux des pourparlers. “Il faut dissoudre cette Assemblée !” lance un jeune révolté avant d'ajouter : “Nous réclamons l'ouverture d'une enquête sur la gestion de l'APC, nous souffrons de la hogra et de la marginalisation”, rétorquera un autre. Il faut noter qu'aucun responsable n'est venu s'enquérir de la situation bien que certaines sources nous aient informés que le wali aurait délégué le secrétaire général de la wilaya pour voir ce qui se passe à l'APC de Messaâd. “14 000 électeurs ont voté pour nous !” lança spontanément le P/APC dans son bureau à notre adresse avant de se ressaisir, sachant qu'il devrait représenter les 90 000 habitants que compte la ville de Messaâd. Pour le P/APC, les contestataires sont manipulés. “Je reçois des dizaines de personnes chaque semaine”, nous précisera-t-il, tout en évitant de parler de la situation financière d'une APC qui n'arrive pas à éponger ses dettes vu le manque de ressources. “J'ai plus de 5 000 demandes d'emploi et 5 056 demandes de logement”, nous explique le maire pour se justifier. Pour rappel, le P/APC de Messaâd a défrayé la chronique au mois d'octobre passé quand il avait menacé un citoyen avec son arme, un PA. Le maire, qui se serait “réconcilié” juste après avec cette personne, a nié l'affaire. “Cette personne est chez elle, moi je suis dans mon bureau…”, s'est-il contenté de dire. Il était 17h ; les citoyens s'agitaient toujours à l'entrée du siège de l'APC. Les élus, quant à eux, étaient encore en concertation. L. G.