La décision du ministre de la Communication, Hamid Grine, de baptiser, de manière "unilatérale", la nouvelle Maison de la presse de Tizi Ouzou du nom de Malik Aït Aoudia, n'a pas laissé indifférents les journalistes de la wilaya qui, au terme de l'assemblée générale extraordinaire tenue hier, à l'appel de leur association, n'ont pas hésité à exprimer leur indignation. "Surpris et indignés par la démarche unilatérale du ministre de la Communication qui a pris l'initiative de baptiser la Maison de la presse de Tizi Ouzou sans la moindre concertation avec la presse locale, première concernée par cet édifice, nous, journalistes et correspondants de Tizi Ouzou, dénonçons énergiquement cette politique de fait accompli qui n'est dans l'intérêt de personne", lit-on dans la déclaration de l'association des journalistes qui précise que leur mécontentement n'a rien à voir avec le nom de Malik Aït Aoudia, mais plutôt avec la politique du fait accompli imposée par le ministre. "Nous précisons avant tout que nous n'avons rien contre notre confrère décédé récemment suite à une maladie. Bien au contraire, nous lui rendons tous les hommages qu'il mérite", est-il souligné dans cette déclaration. Considérant que la décision "unilatérale et arbitraire" du ministre a été prise "au mépris de la corporation locale, la mémoire de ses martyrs que tout le monde a le devoir de préserver et perpétuer, et aussi de la procédure légale régissant les baptisations, puisque la commission en charge de cette question ne s'est réunie que le 12 octobre 2015, alors que le ministre de la Communication a pris sa décision et l'a rendue publique longtemps auparavant". Les journalistes ont conclu qu'"il s'agit tout simplement d'une décision politique qui vise à effacer la mémoire des martyrs de la presse nationale" et qui est également "en contradiction totale avec les discours développés jusque-là par les responsables du secteur de la communication sur la liberté de la presse et le respect voué aux femmes et aux hommes de la presse". S. L.