Tahar Belabbès, le porte-parole du Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC), était hier à Bouira, pour soutenir le comité local de chômeurs qui a organisé un sit-in à la place des Martyrs de la ville. Cette manifestation, faut-il le reconnaître, n'a pas drainé beaucoup de monde. Ils étaient une dizaine de chômeurs à s'être rassemblés afin de dénoncer "les injustices" de l'administration. Interrogé sur cette faible mobilisation, M. Belabbès l'imputera au fait que le pouvoir en place "a réussi à instaurer un climat de peur et d'inquiétude dans la société civile (...). Les gens ont peur de revendiquer leurs droits", s'est-il désolé. Concernant l'objectif de cette manifestation, l'hôte de Bouira ainsi que d'autres membres du comité de chômeurs ont expliqué qu'il s'agit de dénoncer "la dégradation de la situation sociale" dans le pays et que les droits des chômeurs sont "bafoués" par l'Etat. Lors de son intervention, Tahar Belabbès a déclaré : "Nous sommes ici afin de soutenir nos amis et nos frères de Bouira qui se battent contre les dérives de l'administration", a-t-il martelé. S'agissant des engagements pris par l'Etat sur le volet de l'amélioration des conditions sociales des citoyens et des chômeurs en particulier, M. Belabbès les a carrément qualifiés de "poudre aux yeux". "Tous leurs décrets et décisions sont restés lettre morte. Rien ne s'est jamais concrétisé. Le meilleur exemple est le programme du président de la République qui promettait 3 millions de postes de travail et qui ne s'est jamais concrétisé sur le terrain", a-t-il assené. D'autres intervenants, à l'image de M. Bouchalkai, membre de la coordination des chômeurs d'El-Esnam, ont également pris la parole pour dénoncer "les agissements inadmissibles" de l'administration locale. R. B.