Le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Mohamed Mebarki, a appelé, hier, depuis la wilaya de Bouira, où il était en visite, à "rationaliser les dépenses" de son secteur, tout en insistant sur le rôle "prépondérant" de la formation et de l'enseignement professionnels, dans le but d'offrir à l'économie nationale "une main-d'œuvre qualifiée et des cadres de grande valeur". Le ministre a, tout au long de son périple, évalué son secteur à l'échelle locale. En effet, pour cette rentrée, le secteur de la formation professionnelle à Bouira n'a pas vraiment attiré grand monde. Pour les 11 141 places pédagogiques prévues pour cette année, seuls 5 206 stagiaires sont inscrits, soit un taux de 47%. En revanche, la wilaya a connu, ces dernières années, une amélioration significative quant aux infrastructures. Bouira comptabilise une quarantaine d'établissements dédiés à la formation professionnelle : 4 INFSP, 18 CFPA, 10 annexes de formation et d'enseignement professionnels, 7 écoles de formation. En découvrant les chiffres de la formation dans le secteur de l'agriculture à Bouira, qui sont très en deçà des espérances — ils ne représentent que 5,29% de l'effectif des inscrits, soit 531 stagiaires, sur un total de 10 470 —, M. Mebarki s'est dit "choqué". "C'est inadmissible et incompréhensible à la fois ! Comment se fait-il qu'à Bouira, une wilaya agricole par excellence, les stagiaires en agriculture soient aussi peu nombreux ?" s'est-il interrogé. La première étape de sa visite a été l'Institut national supérieur de la formation professionnelle (INSFP) de Lakhdaria, spécialisé dans l'agriculture. Inauguré en 2011, cet institut accueille 120 étudiants, offre plus de 300 postes pédagogiques, avec une dizaine de spécialités, notamment le jardinage, l'entretien des espaces verts, la maintenance du matériel agricole, etc. Outre ce qui est déjà fait, l'institut prévoit la réalisation d'un laboratoire de pédologie, de traitement des eaux et de protection des végétaux. L'hôte de Bouira s'est dit "très satisfait" des progrès accomplis au niveau de cet établissement, et sur lesquels, il a particulièrement insisté. "Certes, le gouvernement prône une rationalisation des dépenses. Néanmoins, ce qui est nécessaire doit être réalisé et mené à bien", dira M. Mebarki. À Aïn Bessam, Sour El-Ghozlane et M'chdellah, l'autre étape, le ministre procédera au lancement du projet d'un INSFP d'une capacité de 120 lits et 300 places pédagogiques, à l'inauguration, à Sour El-Ghozlane, trois ans après sa mise en service, de l'institut de formation paramédicale. Enfin, à M'chdellah, la baptisation de l'INSFP spécialisé dans le BTPH du nom du Chahid Haddad Mohamed. R. B.