Pour le ministère public, il ne fait aucun doute que le trafic de drogue est une affaire de famille et que les trois accusés sont coupables des faits qui leurs sont reprochés. Le tribunal criminel près la cour d'Oran a jugé, lundi passé, une affaire de trafic de drogue dans laquelle trois membres d'une même famille, deux frères et un fils, et un "baron" en fuite, étaient poursuivis pour possession et commercialisation de stupéfiants. Selon l'acte d'accusation, les faits remontent à 2011 lorsque le jeune B.Y., au volant d'une voiture allemande, est arrêté par une brigade des douanes à proximité de Sebdou, localité située près de la frontière algéro-marocaine. La fouille du véhicule permettra la découverte de 41 kg de kif traité dissimulés dans les portières et les sièges arrière. Mis devant la marchandise, B.Y. expliquera que la voiture appartenait à son oncle paternel qui l'avait laissée chez eux à Sebdou, et qu'il devait la lui convoyer à Tlemcen. Il jurera qu'il ne savait pas qu'elle contenait de la drogue. Interpellé, l'oncle en question, B.A., déclare avoir effectivement laissé son véhicule aux bons soins de son frère, à Sebdou, mais qu'il ignorait l'usage que celui-ci en faisait. La perquisition de son domicile s'avèrera infructueuse. Lorsqu'il sera interrogé par les enquêteurs, le père et frère des deux mis en cause reconnaîtra les faits et admettra se fournir en cannabis à Maghnia, auprès d'un "baron marocain", pour les revendre sur le marché. Plus tard, pourtant, devant le juge instructeur, il reviendra sur ses déclarations pour tout nier alors que les deux premiers accusés maintiendront leurs premiers propos. À la barre, ce lundi, le fils et l'oncle continueront de nier les faits qui leur sont reprochés alors que le père tentera de charger son frère. Pour le ministère public, il ne fait aucun doute que le trafic de drogue est une affaire de famille et que les trois accusés sont coupables des faits qui leurs sont reprochés. Il requit, donc, pour les trois une peine de 20 ans de réclusion criminelle. Les avocats de la défense tenteront de plaider l'innocence de leurs mandants et demanderont l'acquittement. Après délibération, la cour estimera que les trois accusés sont coupables à des niveaux différents et les condamnera à 5, 7 et 9 ans de prison ferme. Le "baron", lui, considéré comme le principal accusé mais toujours fuite, écopera de la perpétuité par contumace. S. O. A.