Une polémique opposant l'ex-ministre de la Défense nationale, Khaled Nezzar, et le colonel, Amar Benaouda, ancien membre du Groupe des 22, est désormais ouverte. Le 19 octobre dernier, lors d'une rencontre à El-Tarf, l'ex-attaché de la défense auprès de l'ambassade d'Algérie en Egypte a porté une grave accusation contre l'ancien membre du HCE, révélant qu'il a été "l'instigateur et l'exécutant du complot tramé contre le président Chadli Bendjedid". Dans ce cadre, Benaouda est revenu sur l'accession du successeur de Houari Boumediene et sur les choix économiques opérés dans les années 1980, par feu Bendjedid, ayant délivré l'Algérie du "système marxiste et socialiste obscurantiste", avant de s'attaquer à "un groupe d'hommes sournois", parmi eux, l'ancien ministre de la Défense. En reprochant à ces derniers d'avoir interrompu le processus électoral en 1991 et poussé l'ancien chef de l'Etat à démissionner. Réagissant sur le site d'Algérie Patriotique, le général à la retraite a démenti les propos tenus par Benaouda. "Malgré les multiples déclarations de Chadli qui a affirmé qu'il avait démissionné de son propre gré, et bien que ces déclarations aient été rapportées par les journaux à l'époque, puis consignées dans ses mémoires pour être portées à la connaissance de tous les Algériens, voilà qu'un triste individu, qui pour des raisons que nous deux seuls connaissons, déblatère", a déclaré Nezzar. Non sans promettre de dire toute la vérité, un jour, "à la télévision", sur le président Chadli Bendjedid. Pour ce qui est du colonel Benaouda, il a préféré lui rendre son coup, en rapportant un fait jusque-là inconnu par l'opinion publique. Il a soutenu, en effet, que l'ancien attaché militaire au Caire a occasionné un "préjudice" au pays, en signant une lettre "sans en référer à son supérieur hiérarchique", dans laquelle "il était dit que le président Ben Bella mettait à la disposition des Egyptiens l'armement et les munitions de l'ALN entreposés dans ce pays arabe". Une décision qui, d'après Nezzar, avait provoqué "une colère rageuse" du président Boumediene, et qui a fait perdre à l'Algérie "une quantité d'armes qui nous aurait permis d'équiper une bonne partie de nos unités d'infanterie et d'artillerie de l'époque". La sortie de Benaouda et la réponse qu'elle a suscitée interviennent à la veille de la commémoration du 61e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale. Elles surviennent dans un contexte particulier de menaces et de surenchères, où les "janviéristes", partisans de l'interruption du processus électoral, sont principalement ciblés par la "restructuration" au sein de l'armée nationale. Pour Khaled Nezzar, les changements opérés dans le DRS apportent leur part de "confusion", tant qu'une clarification des "relations fonctionnelles" n'est pas faite. Quant à "l'Etat civil", version Saâdani, il ne verrait jamais le jour "tant que le président de la République sera en même temps ministre de la Défense". H. A.