La locomotive, portant réincarnation du système algérien, a été mise sur les rails jeudi, à Alger, par le SG du FLN, Amar Saâdani. Un véritable cercle de décision fait de ministres, de parlementaires, de P-DG d'entreprise publique et d'hommes d'affaires influents, ambitionne désormais d'indiquer le chemin national. "Vous avez vu la qualité des participants. Tout le système est présent. C'est un message fort pour les uns et les autres. Il est désormais clair qui incarne aujourd'hui le pouvoir." Ce sont les propos d'un ancien ministre FLN, lâchés en aparté, jeudi, à Alger, lors de l'installation de l'instance de coordination du Front de libération nationale, par le secrétaire général du parti, Amar Saâdani. Une instance-Etat, eu égard aux hautes fonctions des membres sélectionnés, ainsi qu'aux missions qui lui sont assignées. Au-delà des objectifs avoués par Amar Saâdani, qui sont la préparation de la bataille du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation et l'enrichissement de l'initiative de front national de soutien au président Abdelaziz Bouteflika, l'instance en question se veut une machine politique qui tend à peser entièrement sur la décision nationale. Et même si le SG du FLN a parlé d'un "cercle de réflexion et de débat". Il a, cependant, trahi le secret en intimant à ce qui convient le plus de nommer le "cercle de la décision", de faire du vieux parti "la locomotive qui indique le chemin", s'agissant de l'avenir du pays. Et pour ce faire, le choix de la trentaine de membres de ladite instance n'est surtout pas fortuit. Y siègent, en effet, l'ensemble des ministres FLN, les représentants du parti à la tête des structures parlementaires, ainsi que des P-DG d'entreprise publique, à l'exemple de Mohamed Abdou Bouderbala (Air Algérie), et Saâd Damma (Mobilis). L'homme d'affaires Baha-Eddine Tliba, qui est notamment un des cinq vice-présidents FLN au bureau de l'APN, fait également partie de la sélection restreinte. Par ailleurs, Amar Saâdani a consacré le plus gros de son allocution à l'initiative portant front de soutien au président Abdelaziz Bouteflika. Il a surtout rassuré sur le caractère "élargi", et non pas "personnel", de l'initiative, allant jusqu'à dire qu'il n'y avait aucune intention dissimulée de s'appuyer sur le "front", pour gagner une bataille contre telle ou telle autre partie. Encore moins, fait-il constater, arriver au pouvoir, puisqu'il rappelle que le FLN a déjà la majorité au gouvernement, à l'APN et aux assemblées communales. Il a aussi tenu à marquer la différence entre son initiative et celle d'une alliance présidentielle "bis", proposée en juin dernier par le SG du RND, Ahmed Ouyahia. "Nous ne sommes pas dans une logique de constituer un bloc pour se partager des postes ministériels au gouvernement. Notre initiative se veut plus large et n'épargne aucune frange de la société...", a-t-il précisé. Enfin, il est à signaler que le SG du FLN n'a pas dérogé à la règle, s'agissant de lancer des piques à l'opposition : "Celui qui ne soutient pas le programme du président de la République est contre la volonté populaire." M. M.