Après Ahmed Ouyahia, c'est au tour d'Amar Saâdani de passer aux menaces. En citant, en guise d'exemple, Louisa Hanoune, il a tenu ce propos : "Restez tranquilles... Nous répondrons désormais aux dépassements par des dépassements." C'est un Amar Saâdani particulièrement menaçant qui s'est exprimé hier, à Alger, à l'occasion d'une rencontre avec les cadres FLN, des wilayas du centre et de l'extrême-sud du pays, en prévision du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, en décembre prochain. À l'endroit de l'opposition et de la secrétaire générale du PT, en particulier. Encore une fois, il n'a pas lésiné sur les mots, s'agissant du poids des formations politiques regroupées dans la Coordination des libertés et de la transition démocratique (CLTD). "C'est le peuple qui donne la légitimité à un président et non pas les partis politiques. Pour ceux qui veulent devenir présidents, ils n'ont qu'à attendre 2019. L'opposition doit se soumettre à la majorité. C'est ça la démocratie", a-t-il martelé. L'homme imposé par un coup de force à la tête du vieux parti, par le président Abdelaziz Bouteflika, s'en est particulièrement pris à la SG du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune. Amar Saâdani a même omis "sciemment" de faire dans les règles d'usage, puisqu'il s'est contenté, à plusieurs reprises, d'appeler la première dame du PT par son prénom "Louisa". Une manière de réduire du poids politique du personnage en question, à qui d'ailleurs il reproche une certaine inconstance. "Louisa est passée du slogan "pouvoir assassin" à celui de "vive le président Bouteflika". Elle a participé à plusieurs élections présidentielles desquelles le candidat Abdelaziz Bouteflika est sorti gagnant. Elle a même reconnu les résultats pour ne les avoir jamais contestés. C'est le cas lors de la présidentielle d'avril 2014. Aujourd'hui, elle reproche au président de la République de ne pas avoir tenu ses engagements !", fait-il constater. Amar Saâdani ne s'est pas contenté de ce seul propos, puisqu'il passe, dans un second temps, aux menaces. Et cette fois-ci, ses propos ne ciblent pas la seule personne de Louisa Hanoune, mais tous ceux qui s'avisent de critiquer le pouvoir en place. Surtout s'agissant de ceux qui commentent les changements opérés récemment au sommet de l'Etat, particulièrement au sein du DRS, dont le désormais ex-patron, le général de corps d'armée Mohamed Mediene, dit Toufik, qui a été mis à la retraite en septembre dernier. "Restez tranquilles... Nous répondrons désormais aux dépassements par des dépassements", lâche-t-il sur un ton ferme et sec, tout en rappelant que Bouteflika est le ministre de la Défense et chef suprême de l'Armée nationale. S'agissant du bilan des trois mandats précédents d'Abdelaziz Bouteflika, le conférencier s'est largement attardé sur "les grandes réalisations". Il dit d'ailleurs ne pas comprendre les critiques de certaines parties qui remettent en cause le palmarès du Président. Il a même lancé un défi à celui qui peut citer un seul secteur où le premier magistrat du pays a échoué pendant ses quinze années de règne. Enfin, Amar Saâdani s'est montré confiant devant les cadres réunis de son parti, auxquels il a promis une victoire écrasante du FLN, lors du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation. M. M.