Le secrétaire général du FLN n'a pas été avec le dos de la cuillère Il a martelé que «l'opposition n'a pas le droit de critiquer le président élu par la majorité des Algériens». Saâdani hausse le ton. Il a promis la réciprocité dans ce qu'il appelle «des dépassements ou dérapages». Il a martelé, dans une salle archicomble où étaient regroupées ses troupes, parmi ses élus et militants du centre du pays, qu' «aucun dépassement ne sera toléré». «Le dépassement réciproque sera désormais le principe qui guidera notre conduite face aux pourfendeurs des décisions du président», dixit Amar Saâdani. Le secrétaire général du FLN a ciblé, notamment lors de son allocution prononcée en la circonstance à l'hôtel Hilton à Alger, Mme Hanoune, la secrétaire générale du PT, coupable d'avoir déclaré que «le président Bouteflika n'a pas tenu ses engagements». Pas seulement, Saâdani reproche à la première responsable du Parti des travailleurs de prôner «la rupture avec les pratiques du parti unique». Dans cet ordre d'idées Saâdani recommande à Louisa Hanoune de s'éveiller car dit-il, sans sourciller, «l'Algérie est un pays démocratique, doté d'un multipartisme grâce aux réformes initiées par le FLN». «Réveillez-vous Louisa», a-t-il lancé en déclenchant des éclats de rires dans le chapiteau plein à craquer. Il a également ordonné aux parties et partis qui critiquent les décisions dont les changements opérés récemment par le président au sein du département du renseignement et de la sécurité, à se tenir tranquilles. «Restez tranquilles, restez tranquilles. Rappelez-vous que le président est le ministre de la Défense, chef suprême de l'Armée nationale. Arrêtons de remettre en cause des décisions prises par le président conformément aux prérogatives que lui confèrent la Constitution et les lois de la République», a indiqué Saâdani. Ce dernier se demande pourquoi «certains trouvent à redire aujourd'hui, alors que dans le passé des généraux limogés ou mis à la retraite sont légion». «Qu'est-ce qui vous arrive aujourd'hui?», s'interroge Saâdani. Et d'avertir: «Nous répondrons aux dérapages par des dérapages.» Dans ce contexte, il réitère en faisant allusion au démantèlement /restructuration du DRS, que «le FLN défend les institutions, non pas des personnes». Saâdani qui n'a pas digéré le virement progressif de la pasionaria du PT vers l'opposition, ainsi que ses commentaires et interprétations des changements opérés au DRS, rappelle que la responsable du PT comptait parmi les soutiens du programme du président. «Mme Hanoune, candidate à la dernière élection présidentielle a mené sa campagne en s'exprimant sur tous les canaux, ses partisans ont participé à la surveillance des élections, elle a reconnu les résultats, avant de changer le fusil d'épaule, quelque temps après, en annonçant que le président n'a pas respecté ses engagements». «Cette femme n'a pas de position constante, elle est passée de son mot d'ordre de -pouvoir assassin-durant les années 1990 à celui de - vive le président - durant les années 2000.» Toutefois, étrange est la conception de l'exercice politique et du rôle de l'opposition de M.Saâdani. Il a martelé que «l'opposition n'a pas le droit de critiquer le président élu par la majorité des Algériens». «Le président s'est engagé devant le peuple et non envers un parti politique», a-t-il indiqué. «Ceux qui veulent évaluer le bilan de l'exercice du pouvoir du président devront attendre 2019», a dit Saâdani. «Il y a la main de l'étranger et des ennemis intérieurs», a-t-il ajouté. Le patron de l'ex-parti unique a gratifié le palmarès des réalisations du président, en fustigeant au passage ceux qui feignent de les ignorer. «Au nom de l'intérêt suprême de l'Etat, l'opposition doit cesser d'assombrir davantage le tableau et d'expliquer plutôt ce qu'à fait le président au pays», a-t-il indiqué. Saâdani défie l'opposition «de proposer une alternative, un programme théorique soit-il.» Un Etat de droit bannissant la «hogra «constitue le rêve du président, dit-il. Sous le règne de Bouteflika, note-t-il» l'Unique a enfanté de multiples chaînes de télévision privées, plusieurs journaux ont été créés et les voix n'ont jamais été bâillonnées». Amnesty International n'a pas été épargnée par Saâdani. «Cette ONG et ses semblables qui n'ont pas donné signe de vie quand l'Algérie était à feu et à sang, sème des bombes à retardement dans le pays pour le morceler en plusieurs petits Etats», indique-t-il. «On sait ce que vous avez commis en Tunisie, la Libye, en Amérique latine, alors laisser l' Algérie en paix!», dit-il. Le SG du parti FLN est persuadé que son parti aura la majorité lors du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation prévu en décembre prochain. Les candidats de chaque wilaya à cette élection doivent passer par l'urne lors d'une opération qui sera supervisée par les membres de sa direction. «Ceux qui comptent sur les anciennes pratiques de l'achat des voix par la» chkara «doivent s'abstenir», a-t-il averti. De plus, ajoute-t-il «les élus auront l'obligation de soutenir le candidat du parti issu de la primaire». Le site Mondafrique condamné pour diffamation Saâdani gagne sa bataille judiciaire Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, est sorti vainqueur de la bataille judiciaire qui l'a opposé au site Mondafrique et son directeur Nicolas Beau. La justice française a rendu son verdict, avant-hier, en condamnant Nicolas Beau et son site életronique Mondafrique à verser 3000 euros de dommages et intérêts à Amar Saâdani, en plus de 2500 euros de frais d'avocat. La justice condamne aussi Mondafrique à retirer l'article en question sous 15 jours avec une astreinte de 500 euros par jour en cas de refus. La 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris (chambre de la Presse) concernant l'affaire de la fortune «dissimulée», présumée du chef du FLN en France. Selon une source proche de la défense, «le tribunal a jugé que l'enquête n'était pas sérieuse d'un point de vue journalistique»..