Une grande banque de la place dans ses prévisions sur l'évolution du dinar estime que l'euro s'échangera à 125 DA sur le marché officiel de la devise à partir de janvier prochain, soit une dévaluation d'environ 5%. La monnaie européenne est cotée aujourd'hui à 119 DA, contre 107 en juin 2014, soit une dévaluation de 35% en un an et demi. C'est une chute importante de la valeur de la monnaie nationale qui n'est pas sans répercussions négatives sur le pouvoir d'achat des ménages. Dans un scénario de laisser-faire, l'euro pourrait s'échanger à 200-250 DA sur le marché parallèle de la devise, estime un spécialiste. Mais "si on assèche cette forte demande en euros par des mesures de maîtrise de la sphère informelle : réhabilitation du chèque, mesures de maîtrise du commerce extérieur, extinction des caisses noires, on pourrait voir l'euro ne pas dépasser la barre des 140 DA sur le marché officiel en 2017, 150 sur le marché parrallèle", explique le spécialiste Mohamed Kessel. Car pour comprendre les dessous de ce marché noir de la devise, il faut savoir que c'est l'argent des surfacturations qui alimente essentiellement ce marché. "Les euros reviennent en Algérie après déduction des marges par une partie des importateurs spécialisés dans les surfacturations qui approvisionnent en monnaie étrangères d'autres importateurs forts dans les sous-facturations qui déclarent leurs marchandises sur des valeurs bien inférieures à leurs valeurs réelles pour payer moins de droits de douane et de TVA", ajoute-t-il. K. R.