En marge de sa visite d'inspection de deux jours dans la wilaya d'Oran, le général-major Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), a réagi pour la première fois aux nombreux cas d'enlèvement d'enfants à l'origine d'une véritable psychose au sein de la population. Sollicité par Liberté pour détailler les mesures prises par la Sûreté nationale face à cette forme de criminalité, le patron de la police a, dans un premier temps, réfuté l'utilisation du vocable phénomène. "Je ne partage pas ce vocable de phénomène parce que ce n'en est pas un. Nous avons enregistré quelques cas d'enlèvement et des tentatives d'enlèvements d'enfants et la majeure partie a été solutionnée par les services de police." Il ajoutera qu'"il existe des mesures qui sont prises avec les cellules de protection de l'enfant dans toutes les sûretés de wilayas, mais nous serons obligés d'être plus offensifs et mener une politique un peu plus répressive à l'égard de cette forme de criminalité". Alors que depuis le premier semestre de l'année, 52 cas d'enlèvement d'enfants ont été recensés, dont le dernier en date est celui d'Amine Yarichène, le DGSN estimera que lutter contre cette forme de criminalité ne devait pas incomber uniquement aux forces de police. "C'est l'ensemble de la société qui est concernée avec l'implication de l'école, la cellule familiale, les mosquées, la presse et toutes les formes de communication possibles." M. Hamel reviendra également sur les difficultés à lutter efficacement contre la petite délinquance. En effet, la hausse de la criminalité et de la délinquance accentuée par le développement urbain anarchique, les opérations de relogement de milliers de familles issues de quartiers défavorisés d'Oran dans des communes rurales mettent sous pression les forces de police. Le constat fait par le DGSN est sans appel avec le ratio d'un policier pour 892 habitants comme à Aïn Beïda et de 1 pour 290 à Oued Tlelat. Et Hamel de déclarer que "la petite délinquance constitue une véritable problématique pour nous alors que pour la criminalité organisée, il existe des dispositifs qui y font face. Mais la petite délinquance induit un sentiment d'insécurité dans la population et elle réduit l'action de l'Etat et l'action policière n'est plus visible", expliquera-t-il. Enjoignant d'agir sur plusieurs facteurs, avec la création de nouvelles sûretés de daïra comme cela a été le cas à Oran, le DGSN a, semble-t-il, donné des instructions à ses hommes : "Il faut faire un travail scientifique, chasser l'empirisme et l'improvisation et améliorer les méthodes de travail. Il faut valoriser la coopération institutionnelle avec tous les services de sécurité." Plus loin, le général-major reviendra encore sur cette question de la délinquance et de la criminalité qui progresse en indiquant qu'"il n'y a pas de recette miracle pour lutter contre la criminalité, il faut un personnel formé ayant des moyens modernes et des équipements adéquats et élaborer des plans de recherches et un maillage territorial". Au cours de la première journée de sa visite, le DGSN avait lancé un message sur les conditions de garde à vue en évoquant la mise en place, incessamment, d'un réseau national élaboré par la DG de la Sûreté nationale et la DG de la recherche scientifique en plaçant "des caméras au niveau des chambres des sûretés" avec des capteurs intelligents permettant de suivre à distance les mouvements et la température. D. L.