Un gouvernement d'union nationale demeure la seule solution pour lutter contre l'expansion de l'Etat islamique en Libye. L'Algérie accueillera aujourd'hui une réunion tripartite, à laquelle sont conviées l'Egypte et l'Italie, pour faire le point sur la grave situation en Libye, dans un contexte de blocage du processus de dialogue interlibyen, parrainé par les Nations unies. Les chefs de la diplomatie égyptien et italien, Sameh Choukry et Paolo Gentiloni, aborderont, avec le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, les derniers développements de la situation sécuritaire en Libye, où l'absence d'un accord politique a favorisé l'émergence d'un autre élément d'instabilité et une nouvelle menace terroriste : l'organisation autoproclamée Etat islamique (Daech). "Les ministres auront à examiner notamment la situation en Libye et les moyens susceptibles de hâter et de faire aboutir le processus de dialogue national interlibyen, conduit par les Nations unies pour la mise en place d'un gouvernement de large union nationale dans le cadre de la solution politique", a expliqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères, dont des extraits ont été repris par l'APS. Il sera également question, lors de cette réunion, de "l'évaluation des implications de l'instabilité politique et sécuritaire dans ce pays sur son voisinage et dans la région en général", ajoute le communiqué. La réunion d'aujourd'hui entre dans le cadre des rencontres régulièrement organisées par les trois pays, pour le suivi du dossier libyen. Mais l'urgence de trouver une issue pour la crise libyenne impose à l'Algérie et ses partenaires de fournir davantage d'efforts sur le terrain diplomatique pour éviter ainsi le recours, une seconde fois, à la solution militaire, comme cela a été le cas en 2011, avec l'intervention controversée de l'Otan. L'ingérence de l'Otan dans la "révolution du 17 février 2011" a abouti à la chute de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi, mais elle a également plongé la Libye dans la violence et l'anarchie. Le lancement en janvier dernier par l'ONU du dialogue inclusif interlibyen n'est toujours pas parvenu à des résultats probants sur le terrain. La Libye dispose de deux gouvernements parallèles, l'un à Tripoli (non reconnu) et l'autre exilé à Tobrouk (reconnu par la communauté internationale). Ces deux entités politiques disposent de bras armés qui s'affrontent sans merci, sans compter les autres milices qui sont dans une logique de sauvegarde de leurs intérêts immédiats dans des zones de non-droit, aussi bien dans le nord de la Libye que dans le sud frontalier avec le Niger et le Soudan. Dans l'état actuel des choses, la formation d'un gouvernement d'union nationale, comme l'a demandé l'ONU, demeure la seule solution pour mettre fin aux violences armées et lutter efficacement contre l'expansion de l'Etat islamique en Libye. Ajournement du procès de l'un des fils de Kadhafi Le procès de l'un des fils de l'ancien leader libyen Mouammar Kadhafi, Saadi, a été reporté au 6 décembre prochain, ont rapporté les agences de presse. Il a comparu hier devant le tribunal de Tripoli, siège du gouvernement parallèle et non reconnu de Fajr Libya, une coalition de milices islamistes. Saadi Kadhafi est jugé pour meurtre et participation à la répression sanglante de la "révolte populaire" en 2011. Pour rappel, le fils de l'ancien colonel libyen a été extradé du Niger en mars 2014. Il est aussi accusé du meurtre en 2005 d'un ancien entraîneur d'Al-Ittihad, club de football de Tripoli. L. M./Agences