Des centaines de travailleurs de la SNVI ont bloqué, hier, la RN5 reliant Alger à Réghaïa pour protester contre le retard dans le paiement des salaires, notamment celui du mois d'octobre qui n'a pas encore été versé à ce jour. Les protestataires, issus pour la plupart des deux unités carrosseries industrielles de Rouiba (CIR) et véhicules industries de Rouiba (VIR) qui emploient à elles seules plus de 4 500 travailleurs, ont obstrué la route à l'aide de pneus et autres blocs de pierre paralysant la circulation dans les deux sens. Mais le ras-le-bol des travailleurs ne se limite pas seulement au seul retard de la paie imputé à Algérie Poste, puisque les manifestants évoquent, une fois de plus, "le manque d'activités" enregistré depuis deux ans au niveau de leurs unités, ainsi que les problèmes de dédouanement des pièces détachées destinées aux différentes unités du complexe. Le retard des salaires est, en fait, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, estime un chef d'équipe de l'unité VIR qui parle de "lenteurs dans la livraison des pièces détachées et d'outils de travail" et "des traitements de faveur" accordés aux autres fabricants étrangers, tels que Mercedes Benz, dont l'usine jouxte les deux unités, alors que la SNVI peine toujours à acquérir ses pièces, affirme un autre travailleur. "Malgré l'aide accordée par l'Etat à la SNVI, les mêmes problèmes persistent encore", précise-t-il. Il y a lieu de rappeler qu'en date du 6 novembre 2014, suite à une grève des travailleurs de la même entreprise, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en sa qualité du président du CPE (Conseil de participations de l'Etat), avait instruit le ministre des Transports et le ministre des Finances, ainsi que le directeur général de la douane à "lever le gel du dédouanement des importations du groupe SNVI pour bénéficier des avantages de l'exonération totale des droits de douane pour la fabrication des véhicules industriels". Quelques mois après, le ministre de l'Industrie, Abdesselam Bouchouareb, en visite au complexe, annonce la signature de la convention de crédit entre la SNVI et le syndicat bancaire pour un montant de 91,748 milliards. Cette somme est destinée à la réalisation d'un plan de développement de l'entreprise qui s'articule autour d'une démarche de modernisation, d'un programme d'investissement et de formation, et enfin, de la réalisation de partenariats ciblés avec des leaders mondiaux, à l'image de ce qui a été réalisé avec les constructeurs Mercedes-Benz et Renault. M. T.