Réuni hier en session ordinaire, le Bureau politique de Talaïe El-Houriat, le parti présidé par l'ancien chef de gouvernement Ali Benflis, s'est, de nouveau, exprimé, dans un communiqué, sur la question de la vacance du pouvoir, appelant à dépasser cette impasse par le recours aux urnes. Le parti a rappelé, à cette occasion, le constat qu'il a déjà établi par le passé à propos de la situation générale du pays, notamment sur le plan politique, insistant davantage sur "l'illégitimité" des institutions en place et la nécessité de leur "relégitimation" par la voie de l'organisation d'élections propres. "La Nation est confrontée à une véritable crise de régime du fait de la vacance du pouvoir, de l'illégitimité des institutions et de la situation de quasi-cessation d'activités dans laquelle elles se trouvent", constate, en effet la formation d'Ali Benflis qui estime, par conséquent, que "le dépassement d'une crise de cette nature et de cette ampleur ne peut être circonscrit dans les limites de ravalements constitutionnels et de façade et exige comme tâches nationales prioritaires le règlement de cette problématique de la vacance du pouvoir, de la relégitimation de toutes les institutions et de leur remise en état d'assumer l'intégralité de leurs prérogatives constitutionnelles". Pour le bureau politique de Talaïe El-Houriat, "l'accomplissement de ces trois tâches nationales prioritaires et pressantes" commande "le retour au choix du peuple souverain à travers des élections définitivement et effectivement mises à l'abri de la fraude que le régime politique en place utilise comme instrument de son maintien au pouvoir en dépit de ses défaillances, de ses échecs et de la perte d'autorité, de crédibilité et de confiance auprès des citoyennes et des citoyens". Ainsi, tout en insistant sur le retour aux urnes pour réaliser "la relégitimation" des institutions, le parti ne manque pas de mettre en garde contre le phénomène de la fraude électorale qui caractérise, désormais, tous les scrutins en Algérie. Talaïe El-Houriat estime, en effet, que "la fraude comme pratique honteuse et malsaine du régime politique en place et comme crime contre la volonté populaire souveraine, ne pourra être bannie du système politique national que par la mise de tous les scrutins à venir hors de portée de toute immixtion, interférence ou détournement de la part du régime politique en place et de son appareil politico-administratif". À cette fin, le parti d'Ali Benflis a renouvelé la demande "instante" de création d'une instance nationale indépendante de préparation, d'organisation et de contrôle de l'intégralité des processus électoraux à venir "comme cela est le cas dans de très nombreux pays dans le monde y compris dans notre voisinage immédiat". La proposition faite à ce propos par le président Bouteflika dans son dernier message à l'occasion de la célébration du déclenchement de la guerre de Libération nationale ne semble pourtant pas agréer Talaïe El-Houriat qui estime qu'une telle instance dont les prérogatives seraient limitées à la seule surveillance des élections comme proposé de manière dilatoire dans le dernier communiqué présidentiel "procéderait d'une volonté de perpétuer sous d'autres formes et par d'autres moyens le système de la fraude devenu endémique dans le paysage politique national". H. S