La rencontre extraordinaire du conseil syndical du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), programmée pour hier matin, a été reportée. Sur les 16 membres représentant les départements et les facultés de la capitale, seuls trois étaient présents dans le bureau situé à l'intérieur de la fac des sciences humaines de Bouzaréah. Cette défection serait due à la situation alarmante prévalant à l'université. Le Cnes a eu déjà à comptabiliser des reports de réunions ordinaires. C'est donc la première fois qu'il décide de renvoyer une réunion extraordinaire à une date ultérieure. Quelles que soient les raisons qui sont à l'origine de ce renvoi, les statuts et le règlement intérieur du conseil national stipulent que ladite réunion sera convoquée dans les 48 heures et se tiendra quel que soit le nombre des personnes présentes. Autrement dit, la rencontre est attendue pour demain pour la rédaction d'une déclaration affichant la position du Cnes par rapport à l'évolution de la situation à la fac des sciences politiques. Côté étudiants, des réunions du collectif autonome d'Alger se sont tenues, hier, dans certaines facultés pour, notamment décider des actions à entreprendre après l'Aïd. À la fac de Bouzaréah, des membres du collectif ont confirmé le lancement, après l'Aïd, “d'actions d'envergure”, l'adoption dans l'après-midi d'une plate-forme de revendications et l'envoi de délégations pour se concerter avec d'autres collectifs estudiantins en vue “d'actions communes à l'échelle du territoire national”. “L'administration, en général, et le recteur d'Alger ont fait la sourde oreille, ils rejettent le dialogue. Nous sommes contraints de défendre notre dignité et nos droits”, a déclaré un membre du collectif de la fac de Bouzaréah non sans cacher ses craintes devant la “crise” que traverse le milieu universitaire et “le maintien de l'incarcération” de Merzouk Hamitouche. Pour en savoir plus sur la situation de cet étudiant, nous avons contacté un de ses avocats, Me Bouchachi. Pour ce dernier, l'emprisonnement de Hamitouche “avant son jugement” est injuste. “On n'a pas à le mettre en prison, surtout qu'il est étudiant et qu'il a des examens à passer”, a-t-il souligné. L'avocat a en outre révélé que la défense a demandé, la semaine passée, la liberté provisoire pour l'étudiant incarcéré, mais elle a été rejetée. “Il faudra encore attendre, car l'affaire est toujours en instruction”, a soutenu Me Bouchachi. H. A.