Les animateurs du Cnls et les responsables du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) ont convenu, hier, que la défense des libertés syndicales demeure leur dénominateur commun. Dans un entretien qu'il nous a accordé, le coordinateur du Cnes, M. Boukaroura, a déploré “tout le tapage médiatique” qui a suivi le report de la manifestation du Cnls, contestant les déclarations rapportées par la presse selon lesquelles il aurait décidé lui-même de la fermeture du local de son organisation, à la rue Charras (Alger), aux autres syndicalistes. “J'ai déclaré, après consultation du bureau national, que le meeting ne se tiendra pas le 24 novembre dans le local du Cnes. Cette décision ne touche aucunement nos rapports avec les autres syndicats autonomes, ni même les libertés syndicales. Par ailleurs, nous rejetons les interférences dans les affaires du Cnes”, a déclaré M. Boukaroura. Et d'ajouter : “La coordination syndicale a pris la décision d'organiser un meeting social, mais le Cnes n'était pas partie prenante. La proposition nous a été faite, mais la décision d'octroyer le local n'était pas tranchée à notre niveau.” Il a également rappelé que les instances du Cnes étaient très occupées la semaine passée, du samedi au mardi, citant les assises du conseil national à Tipasa, la réunion avec le ministre de l'Enseignement supérieur et la rencontre d'évaluation de la direction du conseil. “Nous avons été surpris d'apprendre mercredi 23 novembre, par voie de presse, qu'un meeting allait se tenir au siège du Cnes”, a précisé M. Boukaroura. Le responsable syndical, se référant à l'article 3 des statuts de son organisation, a plaidé pour le principe d'autonomie du Cnes vis-à-vis des autres syndicats et des partis politiques. “Pour nous au Cnes, le Cnls est un organe de consultation, de dialogue et de proposition. Il n'a jamais été mandaté pour prendre des décisions à la place des syndicats”, a-t-il expliqué. Cela ne veut nullement dire, selon lui, que le local du Cnes ne sera plus accordé, à l'avenir, aux autres syndicats. “Nous pouvons continuer à travailler de façon organisée. Mais, nous souhaitons pour cela qu'une demande officielle d'occupation du local du Cnes nous soit adressée, et ce sera au bureau national de répondre”, a affirmé le coordinateur national du Conseil des enseignants du supérieur. De son côté le secrétaire général du Cnls, M. Besbès, a estimé que les syndicats ont “toujours travaillé dans le cadre du comité de coordination”, avec la participation d'un représentant du Cnes. “Les fiches de présence sont là pour le prouver”, a-t-il ajouté, en notant que le syndicat de l'université “a toujours été destinataire des propositions prises par le comité”. M. Besbès a néanmoins souligné que son organe “ne s'ingère pas dans les affaires du Cnes”. “Nous n'avons pas à polémiquer. Les gens du Cnes sont souverains dans leurs décisions. D'ailleurs, dès que le représentant de ce syndicat nous a informés que le local est indisponible, nous avons pris acte de cela et annulé le meeting.” Le numéro un du Comité national des syndicats libres a, par ailleurs, accueilli sereinement les décisions prises par le Cnes relatives à la demande d'un local. “Nous respectons leur façon de travailler”, a souligné M. Besbès. H. A.