Rien ne va plus à l'université des sciences et technologies d'Oran (Usto). Le torchon brûle entre la section syndicale du Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes) et le rectorat de l'Usto. Hier, plusieurs enseignants et professeurs se sont rassemblés, devant la tour du rectorat de l'université pour dénoncer ce qu'ils qualifient d'entraves administratives à l'exercice syndical. Le mouvement d'hier vient après l'action judiciaire intentée, dernièrement, par le rectorat de l'Usto par laquelle le recteur demande l'annulation des élections de renouvellement du bureau du Cnes, tenues le 17 novembre 2008. Cette assemblée a été sanctionnée par l'élection de Chouicha Kaddour à la tête de la coordination de la section syndicale de l'Usto. L'enjeu est de taille. Pour ce faire, l'administration a déterré un document qui remonte à 2006. Le conseil national du Cnes a décidé du gel des activités de la section syndicale de l'Usto. Cette mesure n'a pas été fortuite. La grande grève nationale de mai 2006 a été à l'origine de la dislocation du Cnes en deux fractions. La première a été guidée par les syndicalistes dialoguistes et l'autre par les récalcitrants à la politique du conseil national, parmi lesquels figuraient les membres de la section de l'Usto qui a affiché une opposition farouche au conseil national du Cnes de l'époque. Du point de vue de tous les présents au rassemblement d'hier, l'action du rectorat est purement une entrave à l'exercice du droit syndical. Selon les mécontents, les instances de la base syndicale de l'Usto ont été renouvelées avec l'aval de l'assemblée générale. Emportés par ce qu'ils qualifient de «glissement grave du rectorat», les enseignants de l'Usto ont haussé le ton en affirmant que l'administration a usé et abusé de toute son autorité et dépassé toutes les bornes. Le seul but, selon les enseignants, vise à mettre à plat l'exercice syndical revendicatif surtout après que les enseignants eurent affiché, dans leur plénitude, leur volonté de poursuivre le port de brassard et persister dans leur éternelle revendication, l'ouverture d'une enquête profonde sur le scandale du département de l'architecture. Les résultats de passage au cycle supérieur ont été annulés alors que les instigateurs ne sont ni punis ni connus, ont dénoncé plusieurs enseignants. En ce sens, les protestataires sont plus que jamais, décidés à poursuivre le port du brassard jusqu'à ce que l'affaire des examens soit élucidée et que les tenants et les aboutissants de cette affaire soient rendus publics.