Bien qu'il ne soit pas encore au courant des raisons exactes ayant provoqué la gîte du Ghara Djebilet, le Syndicat national des officiers de la marine marchande (Snommar) évoque “une inclinaison anormale”. Selon Saïd Zermoune, la fragilité de l'embarcation devait inéluctablement l'exposer à ce genre d'incident, qui aurait pu entraîner le naufrage. “Elle a cassé les amarres deux fois ces derniers temps”, précise-t-il. Le Snommar et son président ont tout dernièrement pris le parti de quatre commandants de bord licenciés suite aux révélations faites à propos du chavirement du Béchar. L'un d'eux, le commandant Benarbia, a été mis à la porte pour avoir prévenu une autre catastrophe à bord du Ghara Djebilet. Affecté sur ce navire, il avait refusé d'y embarquer. La vétusté du bateau et l'absence des normes de sécurité à bord étaient ses principales raisons. Dans un rapport exhaustif qu'il a adressé à la direction générale de la Cnan, le capitaine avait sérié les différentes insuffisances. Sans complaisance, il avait qualifié le Ghara Djebilet de “bombe flottante”. Cependant, sa mise en garde est restée sans écho. En guise de réponse, la direction lui a envoyé un avis de licenciement. Mis à quai pour absence de conditions de navigation, le Ghara Djebilet est officiellement mis en vente. “Il est vendu à 80%”, dit M. Khlifiti, directeur technique à la Cnan. Ce dernier refuse de divulguer le nom de l'acheteur. S. L.