Le commandant Benarbia, licencié par la Compagnie nationale de navigation (CNAN) ainsi que trois de ses compatriotes, les commandants Omar Lakel, Mokhtar Chabani et Mohamed Berrazouane, à la suite de leurs déclarations à la presse au sujet du naufrage du Béchar et de l'échouement du Batna, selon le Syndicat national des officiers de la marine marchande (SNOMMAR), avait déjà tiré la sonnette d'alarme quant à l'état catastrophique dans lequel se trouve le navire Gara Djebilet. Dans une correspondance qu'il a adressée, au mois de novembre 2004, au capitaine d'armement de CNAN Group, le commandant Benarbia avait qualifié ce navire de véritable « bombe flottante ». Ayant refusé d'embarquer sur le Béchar et de prendre les commandes du Gara Djebilet, M. Benarbia avait dénoncé dans cette missive l'état de vétusté dans lequel se trouvait ce bateau et l'absence des normes de sécurité. Ce commandant avait signalé que le navire était dépourvu de source d'énergie vu que « les quatre groupes électrogènes sont hors service ». « Le Gara Djebilet ressemble plus à une épave flottante à la merci des intempéries et des ressacs violents, en cette période hivernale et qui risque ainsi de provoquer, à tout moment, une brèche », avait-il souligné. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, CNAN Group a tenu à informer que la gîte du navire, avec une inclinaison à 20°, a été provoquée par « un problème de communication de ballasts ». Ce qui a nécessité, poursuit le rédacteur du communiqué, « l'arrêt des générateurs d'énergie, non pas l'inverse ». La direction de la CNAN qui dément le recours aux transformateurs des remorqueurs pour brancher l'électricité et pomper l'eau, tient à préciser que « l'énergie existait avant le chavirement du navire ». L'opération du redressement s'est faite, poursuit le communiqué, sans grande difficulté avec l'aide des services concernés. « Une enquête a été ouverte pour déterminer les raisons exactes de cet incident », précise le communiqué de la CNAN.Toutes nos tentatives pour joindre le secrétaire général du SNOMMAR sont restées vaines.