Une opération de redressement du navire a été lancée par l'entreprise Cnan. Encore une fois, un autre navire de la Compagnie nationale algérienne de navigation (Cnan) s'est trouvé en difficulté, hier matin, au port d'Alger. Le navire cargo Ghar Djebilet était, il est utile de le signaler, destiné à la vente et son dossier est, semble-t-il, clos, compte tenu des explications fournies par le P-DG de la Cnan, M. Ali Koudil, contacté hier par L'Expression. Une affaire qui risque de faire tache d'huile du fait que des bruits ont circulé à propos de la vétusté de certains navires de la Cnan. Le premier responsable de cette entreprise ne se laisse pas faire en remettant en grande forme son démenti portant sur «le bon état de navigabilité» des navires de son entreprise. Selon lui, les spéculations qui ont circulé ces derniers jours, notamment après la catastrophe survenue au port d'Alger, se sont avérées de la pure «désinformation et/ou de la diffamation». La phrase n'a, incontestablement, pas plusieurs interprétations. C'est une allusion de taille, faite, sans l'ombre d'un doute, aux déclarations révélées par les commandants de bord des deux navires, le Béchar et le Batna, au lendemain, rappelons-le, de l'incident. «Le navire Ghar Djebilet a connu un début de gîte dans la nuit de dimanche à lundi, la situation est loin d'être complexe, puisque la situation est redevenue normale sans grandes difficultés», a-t-il précisé sur un ton confiant. Hier matin, une opération de redressement du navire a été lancée en grande pompe par l'entreprise Cnan et couronnée par la remise en état d'équilibre du cargo «Ghar Djebilet». Une autre source qui explique le début du problème, indique que «tout a commencé dimanche à 18 h 45 lorsqu'un membre de l'équipage a alerté la capitainerie, faisant état d'un balancement de l'appareil sur le côté». De son côté, M.Koudil, tout en se gardant d'anticiper l'examen qui s'effectue à bord du navire, ajoute qu'un groupe de spécialistes a été dépêché afin de déterminer les causes et l'origine du problème. Juste après l'alerte, indique-t-on également, une équipe de chefs mécaniciens soutenue par des remorqueurs a été envoyée sur place dans le but de maintenir en équilibre le navire qui, d'après certains commentaires, aurait chaviré s'il n'avait pas été bien amarré à l'intérieur du port. Selon M.Ahmed Bouadjadj, officier de régulation du trafic au port d'Alger, le «Ghar Djebilet» aurait «tangué suite à une panne d'énergie ayant entraîné une défaillance au niveau du système hydraulique assurant l'équilibre du bateau». Sur cette question précise, le P-DG de la Cnan avance la même hypothèse en disant qu'«une panne au niveau de la vanne serait à l'origine de l'incident». Et de préciser que cette supposition «ne constitue aucunement une conclusion finale puisque les spécialistes ne se sont pas encore exprimés». Sur une possible mise en cause du contrat de vente du cargo, signé récemment avec un particulier, notre interlocuteur confirme que le dossier du navire est clos, sachant dans la foulée que «l'acheteur a déjà payé une avance du montant global du prix d'achat». Contacté hier par nos soins, M.Saïd Zermoune, porte-voix du syndicat des officiers de la marine marchande (Snommar), a évité de verser dans la polémique avant que les résultats des investigations ne soient rendus publics. Il s'est contenté de dire, par ailleurs, que la gîte du cargo, évaluée à 30° «est anormale». Ce même navire, a-t-il poursuivi, «était à l'origine du licenciement du commandant Berrabia». Et de conclure enfin que «l'état de vétusté du Ghar Djebilet et son abandon auraient été à l'origine de l'incident».