Une commission de la Cour des comptes enquête actuellement au niveau de l'APC d'Ouzellaguen, a-t-on appris de source proche du dossier. Elle a pour mission, a-t-on précisé, de passer à la loupe des dossiers liés à la gestion des finances publiques, notamment les procédures de passation de marchés publics, la gestion des approvisionnements, des investissements et du patrimoine de la commune, ainsi que la répartition des subventions au mouvement associatif local, et des dotations de l'action sociale et la solidarité. Selon Mouloud Bouzidi, un élu de l'opposition (RCD), et ayant pris attache avec les membres de cette commission dont la mission s'étalera sur trois semaines, ces derniers auraient déjà décelé plusieurs irrégularités. M. Bouzidi nous confie qu'il se doit de leur fournir tous les documents en sa possession et autres arguments qui pourraient être exploités dans le cadre de leur enquête. "Nous avons des preuves tangibles et des documents accablants pour l'exécutif communal. Personnellement, j'ai remis des écrits et des copies de rapports de dénonciation que j'avais déjà adressés aux différentes autorités de l'Etat. Il ne s'agit pas là d'une mauvaise gestion des affaires publiques, mais plus grave encore, il y a des cas concrets d'actes de gestion entachés de gravissimes infractions à la loi. Ce qui prouve l'existence d'une volonté délibérée de détourner et dilapider l'argent public", nous fera-t-il savoir. Par ailleurs, nous avons appris que les membres de cette commission dépêchée d'Alger, sur demande du wali, se sont également penchés sur l'épineux dossier des logements sociaux et RHP (résorption de l'habitat précaire), dont la gestion a suscité la contestation des citoyens. Le dernier mouvement en date remonte au mois d'octobre dernier, lorsque des demandeurs de logements exclus des dernières opérations d'attribution, avaient fermé le siège de la daïra d'Ifri-Ouzellaguen pendant trois jours. Les citoyens, qui demandaient au wali de Béjaïa de diligenter une commission d'enquête sur ce qu'ils qualifient de "gestion opaque et clientéliste" du dossier de logements sociaux, ont fini par avoir gain de cause. Ouled Salah Zitouni n'a pas tardé, en effet, à accéder à leur demande, en dépêchant d'abord une délégation de l'inspection générale de la wilaya, avant de faire intervenir une commission de la Cour des comptes relevant du ministère des Finances. Epluchant les dossiers des bénéficiaires de logements sociaux, les membres de cette commission ont poussé leurs investigations jusqu'à mener des enquêtes minutieuses sur le patrimoine individuel de certains pré-bénéficiaires, notamment des commerçants et des ascendants de familles émigrées. Selon certaines indiscrétions, près d'une quarantaine de cas concernés par ces enquêtes approfondies, ont été relevés. K. O.