"Nos gouvernants bénéficient-ils d'une légitimité autre que celle conférée par la fraude et disposent-ils de la crédibilité et de la confiance nécessaires auprès de nos concitoyennes et concitoyens ?" Telles ont été les principales questions que s'est posées le premier responsable de Talaie El-Hourriyet, Ali Benflis. Devant une foule nombreuse, réunie à la Maison de la culture d'El-Bayadh, l'ex-chef de gouvernement n'a pas trouvé de mots assez éloquents pour qualifier la situation actuelle du pays, caractérisée, selon lui, par "l'opportunisme politique, citoyenneté méprisée, volonté populaire détournée...", avant de demander à l'assistance : "Y a-t-il quoi que ce soit de rassurant et qui incite à l'optimisme dans la manière avec laquelle nos gouvernants font face à l'impasse politique actuelle, à la crise économique qui s'aggrave et à la situation sociale qui se détériore de jour en jour ?...". À ces questionnements, Ali Benflis et son parti se placent en porteurs d'"une alternative globale, soit politique, économique et sociale", pour ensuite ajouter que son parti est déterminé à "bâtir un nouveau pacte social dont le socle serait l'Etat de droit, la citoyenneté et la volonté populaire souveraine...". Pour l'hôte d'El-Bayadh, tous les signaux sont au rouge à un moment où "les défis se multiplient alors que le pays donne tous les signes d'une dérive et d'une perdition". Et pour enfoncer encore le clou, M. Benflis dira : "En politique, lorsqu'un pouvoir n'est pas exercé par son titulaire, d'autres l'exercent à sa place...". Et, pour un peu apaiser l'atmosphère, le président de Talaie El-Hourriyet dira que le pays a plus besoin d'une démocratie non faussée, d'institutions qui ne soient pas le produit de la fraude de la base au sommet. Et de conclure qu'au sein de son parti, "nous militons pour un changement graduel, ordonné et apaisé, un changement que nous soumettons au seul jugement de notre grand peuple..." A. M.