Le bilan des victimes des attentats qui s'alourdit chaque jour — 129 morts et plus de 350 blessés — rappelle au président François Hollande et à son gouvernement la gravité des faits, mais aussi une menace à laquelle il faut riposter bien et surtout vite. Les Français terrifiés ainsi que la classe politique sont en attente d'une réaction efficace et inscrite dans la durée. Hier dans la journée, le chef de l'Etat recevait au Palais de l'Elysée les représentants de l'opposition, qui, à droite notamment, se sont empressés, au lendemain des attaques, de critiquer la politique sécuritaire de l'Etat et le sens de son intervention en Syrie. L'ex-président Nicolas Sarkozy a demandé à son successeur de prendre "des mesures drastiques" sur le plan de la sécurité, mais aussi en matière de politique migratoire et européenne. La présidente du Front national, Marine Le Pen, a, quant à elle, saisi l'occasion pour réitérer son exigence concernant la remise en question de l'espace Schengen et l'instauration de contrôles aux frontières de manière continue. Les appels à la mise en place d'un plan de riposte d'envergure émanent également du propre camp de François Hollande. Le président du Sénat, Bernard Larcher, dit attendre "les réponses d'une république debout". Debout, mais d'abord unie. Anticipant les clivages et les amalgames qui pourraient s'emparer y compris de la population, le locataire de l'Elysée a appelé ses compatriotes à "l'unité", au "rassemblement" et à faire preuve de "sang-froid". De son côté, il s'est engagé à assurer du mieux qu'il peut la sécurité de tous, en prenant toutes les mesures nécessaires. Aujourd'hui, il réunira exceptionnellement les deux chambres du Parlement en congrès au château de Versailles pour leur faire part de son plan. Il devrait également demander leur aval pour prolonger la durée de l'Etat d'urgence, au-delà des douze jours décrétés par le Conseil des ministres vendredi dernier. Samedi soir, à la télévision, le Premier ministre, Manuel Valls, avait indiqué que la France est "en guerre" pour "détruire son ennemi", Daech. Il est à noter à ce sujet que le Parlement devra se prononcer le 25 novembre prochain sur le prolongement de l'engagement militaire français en Syrie. D'ores et déjà, M. Valls a promis "une réponse au même niveau que l'attaque" de Paris. Dans la capitale justement, des renforts militaires continuent d'arriver. 10 000 soldats seront déployés dans tout l'Hexagone d'ici à demain. Même si les écoles rouvriront aujourd'hui, la vigilance reste de mise. Le plan Vigipirate a été porté à son niveau maximal. À Paris, 500 sites sensibles sont protégés en permanence. S. L.-K.