C'est la 5e grande conférence de presse organisée à l'Elysée durant sa gouvernance à la tête de l'Etat français. Durant celle de jeudi 5 février 2015, François Hollande a évoqué directement les événements de la mi-janvier qui ont ensanglanté la France. «Nous nous retrouvons un mois après des événements qui ont profondément marqué la France et qui sont désormais inscrits dans notre mémoire», a rappelé le chef de l'Etat français qui a insisté sur la capacité de la France à se rassembler dans l'épreuve. «La France a été attaquée dans ce qu'elle avait de plus sacré : la liberté d'expression, la République. Les terroristes voulaient la mettre à genoux. Les extrémistes voulaient ainsi la diviser. «Les rassemblements ont impressionné le monde. L'esprit de janvier 2015 montrait l'unité de la République. Cette exigence n'efface pas les différences, les clivages, mais les dépasse dans une force qui va à l'essentiel, assure la cohésion du pays pour le faire avancer. Cet esprit là, je dois le prolonger avec le gouvernement». Le président de la République française a informé qu'un service civique universel sera créé pour les jeunes. A partir du 1er juin, tout jeune pourra demander à faire un service civique et l'agence pour ce service sera renforcée. Une «réserve citoyenne» sera créée «pour tous les Français, tous ceux qui veulent participer à l'élan collectif, donner le meilleur d'eux-mêmes. Le service militaire adapté (SMA), un dispositif d'insertion via les armées pour l'heure seulement en vigueur outre-mer, sera expérimenté en métropole avec la création de trois centres, précise le chef d'Etat français. Sur le plan économique, l'orateur a souligné qu'Il faut «aller plus loin encore» avec le pacte de responsabilité et le projet de loi Macron pour relancer l'économie et lutter contre le chômage. Des réformes seront engagées en faveur de l'emploi des jeunes et de l'insertion des chômeurs de longue durée et pour améliorer les performances des entreprises, car «il n'y a pas de montée inexorable du chômage», dira-t-il. «Le pacte de responsabilité est en application depuis le 1er janvier. Le projet de loi présenté par le ministre de l'Economie est en discussion au Parlement. Nous devons aller plus loin encore», a déclaré M. Hollande lors de sa cinquième conférence de presse à l'Elysée. Le Premier ministre Manuel Valls réunira les partenaires sociaux le 19 février où un projet de loi sera présenté», a-t-il ajouté. Le gouvernement mise sur cette réforme pour «lever des verrous à l'embauche». 3,5 millions de chômeurs recensés en 2014 en France Les derniers chiffres du chômage publiés fin janvier ont montré une année 2014 difficile. Ils ont recensé 3,496 millions de personnes sans aucune activité, inscrites au pôle emploi fin 2014, soit 189 100 de plus en un an. Pour relancer l'emploi, l'exécutif compte surtout sur le Pacte de responsabilité et de solidarité et une amélioration de l'environnement économique. Le Pacte octroie 40 milliards d'euros aux entreprises d'ici à 2017 en échange de négociations dans les branches professionnelles, sur l'emploi notamment. Mais à ce jour, seulement 11 accords de branches ont été conclus, couvrant 4 millions de salariés sur les 11,4 millions des 50 principales branches. En ce qui concerne le chômage de longue durée notamment, le ministre du Travail, François Rebsamen doit dévoiler le 9 février un plan d'action. Fin décembre, plus de 2,2 millions de chômeurs inscrits au pôle emploi y étaient depuis plus d'un an (+9,7% en un an), soit plus de 43% des inscrits. Dans le cadre des interventions militaires, Hollande reproche aux pays alliés de ne pas s'impliquer davantage aux côtés de la France qui ne peut pas régler tous les conflits du monde. «La France ne peut pas régler tous les conflits du monde», a déclaré François Hollande lors de sa conférence de presse. Les grands pays doivent aussi «beaucoup plus» aider les pays africains pour lutter contre le terrorisme. Les efforts de la coalition internationale pour faire reculer l'organisation Etat islamique (EI) sont «trop lents», estime François Hollande. Il a également annoncé qu'il n'y aurait pas d'extension des frappes aériennes françaises en Irak vers la Syrie. Tout en ajoutant que Paris et Berlin ont la capacité de peser partout dans le monde quand ils sont «unis». La France veut éviter la guerre en Ukraine et refuse d'entrer «dans le débat sur la fourniture des armes à l'Ukraine», a-t-il ajouté.