Les quatre inculpés sont jugés pour le meurtre de Badreddine Lachachi, 54 ans, patron d'une usine de fabrication de chewing-gums située à haï El-Badr, tentative de meurtre sur l'agent de sécurité, constitution d'association de malfaiteurs et vol. "Tous les éléments de cette affaire prouvent la préméditation et démontrent la culpabilité des accusés. Je requiers, donc, la peine capitale." La représentante du ministère public n'a pas fait de détail, hier matin au tribunal criminel d'Oran, pour requérir la peine de mort contre quatre accusés inculpés, il est vrai, de meurtre avec préméditation, tentative de meurtre avec préméditation, vol qualifié et constitution d'association de malfaiteurs. Les quatre inculpés étaient jugés pour le meurtre de Badreddine Lachachi, 54 ans, patron d'une usine de fabrication de chewing-gums située à haï El-Badr, tentative de meurtre sur l'agent de sécurité, constitution d'association de malfaiteurs et vol de quelques centaines de milliers de dinars. Le faits de cette affaire qui a ébranlé le tout-Oran par sa brutalité se sont déroulés le dimanche 29 décembre 2013 en milieu de journée. Khaled Boumediène, sexagénaire, agent de sécurité exerçant dans le dépôt de l'usine de fabrication de chewing-gums, ouvre la porte à trois individus qui se présentent comme des agents de Sonelgaz : "Tout de suite, le premier me met la main sur la bouche pour m'empêcher de crier et les autres me donnent des coups de couteau", raconte-t-il à la barre, la voix chevrotante. Le rapport de la médecine légale déterminera plus tard qu'il aura reçu neuf coups dans diverses parties de son corps sans qu'aucun ne lui soit fatal. Il sera ligoté et bâillonné avec du ruban adhésif, et traîné à l'intérieur du bâtiment. Les trois agresseurs monteront à l'étage où se trouve le bureau directorial, agresseront à l'arme blanche le patron de l'entreprise avant de ressortir par la porte de devant : "Les trois hommes que j'ai vus sortir du dépôt n'avaient pas l'air agités. Ils sont montés dans une voiture grise et sont partis", témoigne B. Nadir qui, au moment des faits, attendait dans sa voiture que son ami Badreddine descende pour aller déjeuner. Ne le voyant pas arriver, il décide d'aller le chercher : "En pénétrant à l'intérieur du bâtiment, c'est là que j'ai vu le gardien étendu sur le dos. J'ai pensé qu'il était tombé des escaliers, mais lorsque j'ai vu les liens et le bâillon, j'ai eu peur." À peine arrache-t-il le ruban adhésif qu'il se précipite au premier s'enquérir de l'état de son ami. "Je l'ai trouvé baignant dans une mare de sang, affaissé sur des documents", continue-t-il encore. L'homme appelle immédiatement les secours qui, une fois sur place, constateront le décès de Badreddine Lachachi, mais auront le temps de sauver la vie du gardien, Khaled Boumédiene, à qui il a été prescrit 21 jours d'incapacité. Parmi les photographies de potentiels coupables que la police lui présentera au cours de l'enquête, Khaled Boumédiene reconnaît le visage de K. Khaled, récidiviste par deux fois, condamné pour homicide volontaire et tentative de meurtre en 1995 et 2006. L'homme, âgé de 38 ans, a déjà passé 13 années en prison : "C'est lui qui est entré en premier et m'a bâillonné, je le reconnais !", confirme le rescapé à l'audience, en indentifiant également les deux autres complices, H. Mohamed et B. Miloud. Selon l'acte d'accusation, le quatrième larron, B. Abderrazak, était resté dehors au volant de la voiture. S. O. A.