Il semblerait bien que cette fois-ci, le départ de Jean-Michel Cavalli vers sa Corse natale soit un aller sans retour. Du moins, pas au Mouloudia d'Oran dont le président a affirmé à ses proches "avoir pris l'irrévocable décision de mettre fin aux fonctions du technicien français". Même le préparateur physique Armand Sène qui devait assurer le bon déroulement de la reprise des entraînements hier en fin d'après-midi au stade Ahmed-Zabana ne devrait pas s'éterniser à El-Bahia. Juste le temps de récupérer ses affaires et de vider son logement pour emboîter le pas à son mentor.La fin de mission de Jean-Michel Cavalli ne sera, toutefois, pas sans conséquences pour le MCO. Outre le risque certain de provoquer la colère des supporters qui en ont fait leur chouchou et de casser la dynamique née du dernier succès face au NAHD, c'est aussi et surtout un énorme imbroglio juridico-financier auquel sera confrontée la direction de Belhadj Mohamed, dit Baba. Certainement mal informé par les propos de son entraîneur lors de son dernier point de presse, le président mouloudéen croit, assez naïvement du reste, que l'ancien sélectionneur national se contentera d'un seul mois de salaire comme indemnité de départ.C'est du moins, ce que les proches conseillers de Baba, qui ne maîtrisent pas tous la langue de Molière, lui ont fait accroire.Or, tous ceux qui ont assisté à ladite conférence de presse à l'issue de la victoire face au Nasria, samedi en fin de journée, ont entendu les précisions de Cavalli à ce propos. "Si le président Baba veut mettre fin à mes fonctions, je suis toujours disposé à partir. Je ne réclamerai pas tout mon argent car j'ai toujours fait des cadeaux à ce club. Mais le père Noël est déjà passé une fois..." avait, ainsi, affirmé le technicien corse avec une allusion on ne peut plus claire sur ses intentions "de partir pour zéro euro" que la direction a refusées. "Ils voulaient une réunion, je suis allé les voir pour leur dire les choses en face. Je voulais partir pour zéro euro, ils m'ont refusé ce droit. S'ils veulent désormais que je parte, qu'on me verse la totalité de mon contrat. Il y a des lois pour ça..." avait-il, trois jours auparavant, alerté son employeur. De France où il a appris que Baba ne cessait de "faire croire aux gens que c'est Cavalli qui a manipulé les supporters en les incitant à l'insulter", le dernier nommé a, du reste, très mal pris cette accusation. Sa décision de quitter le MCO "à cause de ces agissements de la direction" est, désormais, quasi définitive.En parallèle, Jean-Michel Cavalli, fort d'un contrat qui court jusqu'au mois de juin 2016 et d'un dossier en béton armé, compte saisir la FIFA avant que son congé de maladie d'une semaine n'expire. Le MCO de Baba risque fort de passer à la caisse pour honorer ses engagements financiers envers le technicien français en sus d'une lourde amende. R. B.