Il appartient désormais à Ariel Sharon de s'engager à cesser ses agressions contre les Palestiniens pour que la trêve soit conclue. Les mouvements islamistes, Hamas et Djihad islamique, ainsi que les partis laïcs, Fdlp et Fplp, sont disposés à signer un accord de cessez-le-feu avec le président de l'Autorité palestinienne pour peu qu'Israël s'engage, en parallèle, à mettre un terme à ses incursions militaires dans les territoires autonomes. Les efforts de Mahmoud Abbas sont sur le point d'être couronnés de succès, à condition que le gouvernement d'Ariel Sharon réponde favorablement aux doléances des mouvements radicaux palestiniens. Pour l'instant, aucune réaction officielle israélienne n'a été enregistrée, à l'exception de la satisfaction affichée par le patron du Likoud, suite à l'accalmie constatée sur le terrain depuis que Abou Mazen a entamé les pourparlers avec les dirigeants des différentes factions palestiniennes, il y a une semaine. Sharon ne s'est pourtant pas empêché de brandir la menace des opérations militaires en cas de reprise des tirs à l'issue d'un conseil du gouvernement tenu à Sdérot, la ville la plus visée par les tirs de roquettes et de mortiers. Des contacts existent entre la direction palestinienne et les Israéliens pour que ces derniers acceptent une contrepartie qui satisfasse les exigences des mouvements radicaux. Celles-ci se traduiraient par un engagement à stopper les raids militaires israéliens et la libération des prisonniers. La conclusion d'une trêve est donc tributaire de l'annonce de l'accord de Sharon à répondre favorablement à ces doléances. Mahmoud Abbas a énormément insisté sur ce point en appelant Israël “à remplir ses engagements en stoppant en priorité ses attaques contre le peuple palestinien, en retirant ses troupes des villes de Cisjordanie, et en abordant la question extrêmement sensible pour nous de la libération des prisonniers palestiniens”. Ainsi, le président de l'Autorité palestinienne est sur le point de rééditer son exploit de 2003, lorsqu'il était Premier ministre, sous feu Yasser Arafat, en arrachant un nouvel accord de cessez-le-feu. Il s'agit-là de la deuxième preuve de son total engagement pour la paix, après les mesures visant à empêcher les attaques et les tirs de roquettes contre Israël à travers le déploiement de trois mille policiers au nord de la bande de Gaza. Mahmoud Abbas est très optimiste quant à l'aboutissement de ses efforts, si l'on se fie à ses déclarations à la presse. “Le dialogue national palestinien a fait des progrès significatifs et nous allons parvenir rapidement à un accord sur ce cessez-le-feu”, a-t-il affirmé pour montrer l'adhésion de ses interlocuteurs à sa démarche. “La balle est à présent dans le camp d'Israël”, a-t-il ajouté pour mettre Ariel Sharon devant ses responsabilités. K. A.