Au lendemain de la victoire du Front national de Marine Le Pen au premier tour de cette élection, ses rivaux tentent de se mobiliser sans réussir pour autant à s'entendre sur une seule ligne de conduite pour contrer l'inquiétante montée de ce mouvement d'extrême droite qui fait peur à l'Europe. Entre le "ni fusion ni retrait" de l'ancien président Nicolas Sarkozy et patron du parti Les Républicains, et le refus de certains candidats du Parti socialiste du président François Hollande de se retirer de la course électorale, le 2e tour des Régionales en France s'annonce chaud. Au lendemain de la victoire du Front national de Marine Le Pen au premier tour de cette élection, ses rivaux tentent de se mobiliser sans réussir pour autant à s'entendre sur une seule ligne de conduite pour contrer l'inquiétante montée de ce mouvement d'extrême droite qui fait peur à l'Europe. Alors que le PS a annoncé son retrait dans trois régions au profit des candidats de droite, Les Républicains maintiennent leur position de refus de toute fusion et/ou de retrait dans les régions où les socialistes ont des chances de battre le FN. Pourtant, des voix (politiques, intellectuels et mouvements antiracistes, etc.) ont appelé ces deux principales forces politiques à constituer un "Front républicain" contre ce qui est perçu comme un danger pour l'avenir de la France et de l'Union européenne. Mais ce "Front républicain", comme l'appellent certains et "barrage républicain" comme le dénomme le PS est "contreproductifu, selon le politologue français Joël Gombin, interrogé par le site Francetv info de France télévisons. "à court terme, ce front républicain peut aider à faire perdre le Front national dans le cadre d'un duel plutôt que d'une triangulaire. Mais cette tactique apporte un élément de réalité très puissant au Front national, qui dénonce déjà une cartellisation de la vie politique, c'est-à-dire une entente sur son dos pour l'exclure", a-t-il déclaré, expliquant qu'"à moyen terme, cette tactique est contre-productive si elle ne s'accompagne pas d'une stratégie pour faire reculer le FN. Le front républicain donne bonne conscience à peu de frais, ça ne coûte pas cher. Les partis s'exonèrent ainsi de toute mise en œuvre de réponses politiques sur le long terme". L'absence d'une politique claire de la gauche et de la droite traditionnelles a ouvert la voie à l'extrême droite pour gagner du terrain, d'année en année. Ce front républicain ne serait qu'un "mythe", assure le politologue français. Aussi, des tensions minent le parti de Nicolas Sarkozy et celui de François Hollande. Hier, Valérie Pécresse, tête de liste de la droite et du centre en Île-de-France, a rejeté toute présence des "ténors" à sa campagne pour le 2e tour. "Ni lui (Nicolas Sarkozy, ndlr), ni Alain Juppé, ni François Fillon, ni Bruno Le Maire, aucun ténor national" ne participera à ses réunions publiques de campagne, a rapporté Le Parisien. "Ce n'est pas le président de mon parti qui se présente" aux suffrages des électeurs franciliens, a-t-elle expliqué. Il en est de même pour Xavier Bertrand, l'adversaire de Marine Le Pen ce dimanche en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. "Qui on est pourdonner des conseils aux gens, alors qu'on n'a pas été capable de sortir la France de ses difficultés ?", s'est-il interrogé. L.M.