L'Algérie n'est pas seule à subir l'impact de la baisse des prix pétroliers. Les monarchies du Golfe vont également devoir s'accommoder de revenus pétroliers largement inférieurs au niveau des années précédentes. Cette situation affecte déjà les ressources budgétaires de ces Etats, les revenus pétroliers représentaient plus de 80 % des recettes fiscales des pays membres du CCG ( Union politique et économique qui regroupe l'Arabie Saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Kuwait, Oman, et le Qatar) en 2014. La chute du prix du baril de pétrole, passé de 110 dollars à moins de 50 dollars en l'espace d'une année et demie pose ainsi de sérieux problèmes à l'économie de l'Arabie Saoudite. Son déficit public devrait s'afficher cette année à 15% du PIB, contre 2,3% en 2014. Arrivé au pouvoir en début d'année, le nouveau roi, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, doit prendre une série de mesures pour moins dépendre des recettes de l'or noir, principale ressource financière du pays, qui vont baisser de plus de 40% par rapport à 2014. Arabie Saoudite : Première émission de dette depuis 2007 La première mesure annoncée est le retour de l'endettement international. En profitant d'un bon "rating", le royaume va emprunter sur les marchés internationaux, en réalisant sa première émission de dette depuis 2007. Il compte lever entre 20 et 25 milliards de dollars via des emprunts à 5 ans d'ici la fin de l'année, selon l'agence Bloomberg. Pour autant, le pays n'a pas de sérieuses difficultés financières à brève échéance, disposant de réserves de change d'un montant de 661 milliards de dollars, et supportant une dette publique qui ne devrait représenter que 1,8% du PIB cette année. Les premières informations indiquent qu'il utilise ces deux ressources pour financer ses déficits. L'Arabie Saoudite envisage en effet également de lever vingt-sept milliards de dollars sur le marché obligataire domestique d'ici la fin de l'année et a déjà puisé soixante-cinq milliards de dollars dans ses réserves au cours du premier semestre 2015. L'épineux problème de la subvention des prix de l'énergie Mais la perspective d'un prix du baril durablement installé sous les 50 dollars pourrait conduire les dirigeants séoudiens à des mesures supplémentaires. On s'attend ainsi à des coupes budgétaires qui devraient concerner en priorité les ambitieux programmes d'infrastructures économiques du royaume. Du côté des économies, une autre mesure envisagée réside dans la réduction des subventions à l'énergie, qui sont importantes comme en témoigne le prix du litre d'essence : 16 cents de dollar. Si le débat n'est pas encore tranché, l'Arabie Saoudite, à l'exemple des Emirats arabes unis, qui ont déjà augmenté les prix des carburants, pourrait s'y résoudre partiellement car l'enjeu est de taille. L'ensemble des subventions à l'énergie équivaut à 8% du PIB, Le Venezuela frappé par l'hyperinflation Mais le pays le plus touché par la chute des cours pétroliers se trouve dans une autre région. C'est sans aucun doute le Venezuela. La chute de la monnaie nationale, le bolivar y a été provoquée par celle des prix pétroliers qui fournissent 96% des recettes extérieures du pays. Elle a nourri la hausse des prix des produits importés, qui constituent la quasi-totalité de ce que le Venezuela consomme. L'inflation se nourrit aussi de la création monétaire de la Banque centrale du Venezuela pour financer le déficit budgétaire. Le président Nicolas Maduro, élu en avril 2013 à la mort de Hugo Chavez a reconnu au mois d'octobre dernier que son pays était frappé par l'hyperinflation. Il a annoncé que la hausse des prix pourrait atteindre 80% fin 2015, un niveau sans équivalent au monde actuellement. Les observateurs internationaux s'inquiètent désormais d'un possible défaut de paiement dans les mois à venir. Le pays a encore un peu plus de 20 milliards de dollars de réserves, mais il doit faire face à une grosse échéance de 9 milliards de remboursements à la fin de l'année. H. H.