Le vote du projet de loi de finances 2016 par les députés de la majorité n'a pas été sans conséquence sur la cohésion du groupe parlementaire du FLN. Ainsi, plusieurs députés de cette formation ont décidé de consommer la rupture avec leur formation et de rejoindre l'opposition parlementaire, avons-nous appris auprès de quelques élus. Ils étaient, en effet, plus d'une vingtaine à exprimer leur désapprobation vis-à-vis du texte du projet validé à la fin du mois passé par les élus du FLN, du RND, de Taj et du MPA. Ces députés contestataires du FLN dénoncent "les pressions subies" par les élus de l'ex-parti unique, pour qu'ils apportent "leur caution à un projet de loi dangereux". Foudil Malika, députée de Béchar et mouhafedh, ou encore Nadia Hannachi, élue de Sétif, sont catégoriques : "Cette loi de finances ne convient pas aux Algériens." Elles considèrent qu'elles ont une responsabilité "devant Dieu et devant le peuple". Cette responsabilité, expliquent-elles, "est de défendre l'intérêt des Algériens contre toute forme de prédation". Interrogée sur ce positionnement contre leur propre formation, les deux députées estiment qu'elles ne se reconnaissent pas dans "l'actuel FLN". "Nous avions dit non à l'oligarchie", a indiqué Mme Foudil, ajoutant que le chef actuel du groupe parlementaire, Mohamed Djemaï, en l'occurrence, "n'a pas le droit d'être responsable des élus". Elle fait référence aux textes et au règlement intérieur de l'ex-parti unique. "Ces gens sont un danger pour le pays", a encore asséné la députée en évoquant "les hommes d'affaires qui ont rejoint en force le FLN". Nadia Hannachi a, pour sa part, expliqué qu'au-delà du groupe des vingt députés qui ont apporté leur soutien à la démarche initiée par le PT, le FFS, l'Alliance verte..., d'autres adhésions individuelles à l'opposition parlementaire sont attendues. "La majorité des députés du FLN était contre le vote du projet de loi", a-t-elle fait savoir, mettant l'accent sur le fait que le jour du vote en plénière, "l'hémicycle était vide". En réaction aux multiples accusations dont il fait l'objet, le groupe parlementaire du FLN a estimé dans une déclaration rendue publique, hier, que certains de leurs accusateurs ont usé "de la politique des deux poids deux mesures" dans leur positionnement vis-à-vis du projet. En effet, le groupe parlementaire du FLN rappelle que l'article 66 dudit projet a été bel et bien introduit dans la loi de finances 2009, "dans le fond et dans la forme", et qu'il a été "validé, à l'unanimité, par les groupes des partis du cercle présidentiel". Même si le rappel de la majorité s'adresse à certains de ses membres qui ont rejoint l'opposition parlementaire, il constitue aussi une flèche aux députés du MSP, dont le parti était membre de l'Alliance présidentielle qui a validé la LF 2009. M.M.