Hier, 11 décembre, comme chaque année, la planète entière célébrait la Journée mondiale de la montagne. L'Algérie n'est pas en reste. Cette journée a été placée sous le thème de "Promouvoir les produits de montagne" et les différents services concernés, à savoir l'agriculture, la conservation forestière et les parcs naturels, ont été mis à contribution sur ordonnance du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. En la matière, l'Algérie forme un ensemble d'entités homogènes formées de terres hautes, de plateaux, de vallées profondes et de hauts piémonts avec une végétation importante et variée, mais un climat rude et incertain, qui joue avec l'altitude un rôle prépondérant. Géographiquement, l'espace montagneux s'étend sur le long de la bande nord et en bordure des hautes plaines steppiques. Economiquement, nos montagnes sont un vaste ensemble agro-sylvicole, agricole et agro-pastoral de plus de 7 millions d'hectares, dont 3 millions d'hectares de forêt et de maquis et un peu plus de 900 000 hectares de terres agricoles. Selon une classification du Bureau national d'étude pour le développement rural (Bneder), plusieurs wilayas ont des produits de montage qui peuvent être mis en valeur, à l'instar de Tizi Ouzou, Béjaïa, Jijel, Skikda, Guelma, Relizane, Aïn Defla, Tissemsilt, Chlef, Blida, Mila, El-Tarf, Mascara, Tipasa, Médéa, Bordj Bou-Arréridj, Annaba, Sétif, Constantine, Batna et Bouira. Un relief au fort potentiel agraire estimé à 7 565 000 ha qui se décline comme suit : la montagne, soit une pente de 25%, représente 1 870 000 ha, les hauts piémonts, 12 à 25% de pente, équivalent à 5 080 000 ha, et les bas piémonts, moins de 12% de pente, représentent 611 500 ha. Les zones forestières constituent 31% de la surface globale, soit 2 342 300 ha. Des chiffres qui démontrent que l'Algérie possède un potentiel non négligeable en matière de richesses issues de la montagne. Mais quels produits peuvent être mis en valeur ? Des productions spontanées, les fruits dits de montagne, comme les arbouses, les mûres, les câpres, les glands, les plantes médicinales ou encore les plantes légumières qui sont les plus recherchées. À titre d'exemple, les câpres sont très utilisées dans la cuisine algérienne et appréciées pour la lutte contre l'érosion et la protection des sols; c'est aussi un arbuste fourrager. Le jujubier, qui a un rôle très important dans l'obtention d'un miel, le figuier de barbarie, l'olivier et les figuiers, les cardes sauvages (el-garnina), etc. En 2014, la production de figues fraîches en Algérie a été estimée à plus de 106,5 q avec un rendement moyen de 20 q/ha, ce qui est, selon les experts, "très en deçà" du potentiel. La journée, placée sous le signe "Promouvoir les produits de montagne", a été, par ailleurs, célébrée à Akfadou, à Béjaïa, à l'initiative de la subdivision de l'agriculture de Sidi-Aïch en collaboration avec l'Apc d'Akfadou, l'Itafv de Takerietz, la circonscription des forêts de Chemini, la CRMA de Béjaïa et l'Association Akfadou agriculture, au niveau de la Maison de jeunes de Tiniri. "Les objectifs principaux résident dans la protection de la montagne et la lutte contre l'exode rural, avec tous les moyens de sensibilisation de masse qui sont offerts pour les circonstances", a-t-on avancé du côté des organisateurs. Le thème "Alternatives aux pesticides" a été aussi riche en enseignements. Par ailleurs, la célébration de la Journée mondiale de la montagne a coïncidé avec l'organisation de la 4e édition du Festival de la montagne par l'association Assirem N'Gouraya de Béjaïa. La première journée fut consacré à une exposition des atouts de la montagne et de produits du terroir. Ont pris part à cette journée des institutions publiques, mais surtout des associations des zones rurales de la wilaya de Béjaïa. Elle a été couronnée par une cérémonie de dégustation de certains produits préparés à partir des farines de glands, de caroubier et même avec des raquettes de figuier de barbarie. RAMDANE B./A. HAMMOUCHE