Dans la soirée de mercredi, au théâtre régional Azzedine-Medjoubi, le jury a annoncé les noms des grands lauréats de cette édition dans les catégories : meilleurs acteurs et actrices, meilleur scénario, prix spécial du jury et du public. Le long métrage palestinien Dégradé des frères Tarzan et Arab Nasser a décroché l'Anab d'or au 1er Festival du film méditerranéen de Annaba. Cette édition qui s'est tenue du 3 au 9 décembre, sous la thématique de la migration clandestine, a vu la participation de 15 pays ayant présenté 16 œuvres (18 films étaient prévus, mais deux longs métrages ont été déprogrammés pour des raisons techniques). La cérémonie de clôture s'est tenue dans la soirée de mercredi au théâtre régional Azzedine-Medjoubi, en présence du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi. Dans son allocution, il a parlé de la réussite de cette édition et de son bon déroulement. D'ailleurs, la ville de Annaba se prépare déjà pour la prochaine édition. Quant au commissaire du festival, Saïd Ould Khelifa, il a annoncé que durant cinq jours, pas moins de 40 000 personnes ont assisté aux projections. Le grand prix a été attribué aux Palestiniens pour leur œuvre Dégradé, un film qui raconte l'histoire d'une famille mafieuse qui a volé un lion du zoo de Gaza, et le Hamas décide de lui régler son compte. Prises au piège par l'affrontement armé, treize femmes se retrouvent coincées dans un salon de coiffure. Concernant les autres prix, le jury présidé par la Tunisienne Keltoum Bornaz a décerné le prix spécial du jury à Madame Courage, le dernier film de Merzak Allouache. Pour la mention spéciale du jury, il a été récompensé Adlen Jendi (héros de Madame Courage), l'actrice tunisienne Fatma Ben Saïdane (Dicta Shot, de Mokhtar Laâdjimi) et le scénario du film chypriote Impression d'un homme qui coule, de Kyross Papavassiliou. Le prix du meilleur acteur a été donné au comédien Lihan Cissel pour son rôle dans Sakli (Turquie) ; pour la meilleure actrice, le jury a décidé d'attribuer un prix collectif aux comédiennes de Dégradé. Le meilleur scénario a primé le film d'animation français Adama, de Simon Rouby. Les organisateurs ont donné la chance au public de voter pour élire le "film du public", c'est la Syrienne Soulef Fawakherji qui est récompensée pour son film Lettres de cerise. En marge de la remise des prix, le festival a rendu hommage à Yacef Saâdi pour les cinquante ans de La Bataille d'Alger, de Gillo Pontercorvo (1957). L'artiste cheb Khaled a été également honoré pour sa contribution dans le film 100% Arabica. Pour cette première édition du Festival de Annaba du film méditerranéen, l'organisation a failli à sa mission, plusieurs ratages ont été constatés sur le plan organisationnel, notamment la déprogrammation de films (le public le découvrait sur place, aucune annonce ou affiche pour l'annoncer). Outre ces petits inconvénients, cette manifestation représente un vrai bol d'air frais pour les Annabis qui ont pu, le temps d'une semaine, renouer avec le 7e art. À ce propos, il a été annoncé lors du festival la réouverture prochaine de la cinémathèque pour le mois de mars 2016. H. M.