Avec son timbre de la plume, Hocine Haroun vient d'éditer son quatrième livre intitulé Udem S Udem (Face à face), aux éditions Achab de Tizi Ouzou. Une pièce théâtrale en Kabyle hardiment adaptée de Morts sans sépulture, écrite en 1941 par Jean-Paul Sartre. Son contenu est explicitement ouvert sur l'actualité, mais il doit aussi son intérêt à la qualité du travail théâtral qui retrace, avec émotion, l'engagement artistique, culturel, patriotique... et estudiantin dans une lutte perpétuelle d'un peuple pour son identité, sa culture et sa dignité. "Je reprends dans cette pièce, que j'ai adaptée à la situation algérienne, le combat des militants de la cause amzighe des années 80, le face-à-face entre un groupe d'activistes et la police militaire, ce combat psychologique et philosophique qui privilégie les moyens d'obtenir les informations, sur l'objectif et l'utilité de ses informations". "La pièce retrace aussi la résistance farouche, même à la torture la plus abjecte, de ceux qui se battent pour une cause juste", nous dira l'auteur pour synthétiser ce volume. Une pièce à la fois cruelle et merveilleuse où la question tourne autour de la cruauté de l'existence de tout un peuple et l'oppression dont il a toujours été victime en soulignant son amour pour sa culture et son identité...Hocine Haroun, enseignant de langue française, est actuellement élu à la tête de l'Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou. Connu pour son long parcours militant pour la cause citée, il a édité son premier livre à l'âge de 16 ans, alors qu'il était collégien au CEM de Béni Douala (Tizi Ouzou), intitulé Le Roseau sentimental et édité en 1984 chez La Pensée Universelle. En mai 2013, il a édité Ali Ameksa (Ali le berger) chez Enag éditions, une pièce de théâtre en tamazight inspirée de l'Alchimiste de Paolo Cohello. En décembre de la même année Hocine Haroun a fait paraître Faty, sa fille Thas et Monsieur Pons, un roman de 380 pages, chez Enag Algérie. Avec ce nouveau roman Udem s Udem, il nous offre sans doute la plus importante œuvre de ces dernières années en posant un nouveau jalon dans son parcours d'écrivain engagé et en cherchant, partagé entre son amour pour Thamazgha et son exigence morale, une éventuelle voie de la réconciliation... R. S