L'auteur revient sur des pages importantes de la guerre de Libération nationale, mais aussi sur des événements ayant ponctué le rythme de la vie en Kabylie entre 1962 et 1980. Il est président de l'Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou, mais cette fonction qui lui prend beaucoup de temps ne l'empêche guère de s'adonner à plusieurs formes d'écriture. Hocine Haroun, puisque c'est de lui qu'il s'agit, s'était au départ fait connaître par la peinture. D'aucuns le connaissaient dans les années quatre-vingt-dix jusqu'au début des années 2000 comme artiste-peintre. En parallèle, il a mené un parcours de militant dans un parti politique avant d'être élu à la tête de l'APW de Tizi Ouzou. Puis, à l'occasion du Salon international du livre d'Alger en 2014, Hocine Haroun a fait de nouveau parler de lui comme... romancier cette fois-ci. Il a publié à l'occasion de ce grand événement culturel de dimension internationale un volumineux roman intitulé: «Faty, sa fille Thas et monsieur Pons.» L'ouvrage a été publié aux éditions étatiques Enag (Entreprise nationale des arts graphiques). A partir de là, Hocine Haroun, tout en restant l'artiste-peintre qu'il a toujours été, a changé de fusil d'épaule en troquant le pinceau contre la plume. Il est devenu écrivain et il ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Rencontré lundi dernier à la librairie «Cheikh» de Tizi Ouzou, Hocine Haroun nous a appris qu'il compte publier dans les toutes prochaines semaines, c'est-à-dire, à l'occasion de la tenue de la nouvelle édition du Salon international du livre d'Alger (Sila) à la fin octobre d'un recueil de pièces de théâtre en tamazight aux Editions Achab, sises à Tizi Ouzou. L'écrivain passe ainsi du français à la langue amazighe. Pour rappel, son premier ouvrage, le roman sus-cité, est un livre basé sur des événements historiques. L'auteur revient sur des pages importantes de la guerre de Libération nationale, mais aussi sur des événements ayant ponctué le rythme de la vie en Kabylie entre 1962 et 1980. Chacun des personnages du roman déteint sa propre trajectoire et l'auteur nous donne l'occasion de les découvrir de fil en aiguille sur fond de guerre de Libération nationale. Il y a lieu de noter que le nouveau recueil de pièces de théâtre de Hocine Haroun viendra à coup sûr enrichir ce créneau qui souffre énormément de plusieurs carences. Les connaisseurs en la matière ne ratent aucune occasion pour tirer la sonnette d'alarme concernant la piètre qualité des pièces de théâtre en tamazight proposées ces deux dernières décennies dans la région de Kabylie. Malheureusement, le travail gigantesque mené par Abdellah Mohia (plus connu sous le nom de Mohand Ouyahia) n'a pas été couronné de succès. D'ailleurs, à chaque fois qu'il est question de monter une nouvelle pièce dans les théâtres régionaux situés en Kabylie, il est souvent fait appel aux adaptations de Mohia. Quant aux pièces de théâtre écrites par des auteurs locaux, elles sont souvent sans écho et font long feu. C'est d'ailleurs, l'une des raisons qui font que depuis l'ouverture du théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou, ce dernier n'a réussi à obtenir aucun prix dans l'ensemble des compétitions et festivals nationaux qui se tiennent aussi bien à Alger que dans les autres wilayas du pays. Le même constat est valable concernant les films réalisés dans la langue amazighe, en dehors de quelques exceptions comme «La Colline oubliée» de Abderrahmane Bouguermouh et de «La Montagne de Baya» de Azzeddine Meddour.